Un Syrien suspecté d'avoir appartenu à la branche syrienne d'Al-Qaïda, le Front al-Nosra, a été arrêté en Allemagne pour "crime de guerre", a indiqué vendredi le parquet, affirmant que l'homme avait été le geôlier d'un collaborateur des Nations unies enlevé.
"Selon les résultats de l'enquête, la personne mise en cause appartenait au groupe armé (lié au Front al-Nosra) et a participé entre mars et juin 2013 à la surveillance" de la personne kidnappée, un collaborateur de la mission de l'ONU sur le Golan enlevé près de Damas le 17 février 2013.
Selon le parquet, il s'agit d'un Syrien de 24 ans identifié comme "Suliman A.-S.". Il a été arrêté à Stuttgart (sud-ouest) sur la base d'un mandat d'arrêt émis le 14 janvier.
"Les ravisseurs ont à plusieurs reprises émis des menaces de mort à l'encontre de la victime et ont tenté sans succès d'obtenir une rançon", explique le parquet.
Le communiqué allemand ne dit pas quand le suspect est arrivé en Allemagne ni par quels moyens, alors que les autorités ont jugé par le passé possible que des criminels de guerre et d'anciens membres d'organisations jihadistes puissent se cacher dans le flot des centaines de milliers de réfugiés Syriens fuyant la guerre et se rendant jusqu'en Europe.
La victime de l'enlèvement, un fonctionnaire de l'ONU, avait pu s'échapper en octobre de la même année, selon le communiqué qui ne donne aucune précision sur son identité.
En octobre 2013, les Nations unies avaient annoncé la libération de l'un de ses collaborateurs, le Canadien Carl Campeau, après son enlèvement le 17 février dans la banlieue de Damas. Sa remise en liberté avait été négociée sans qu'une rançon ne soit payée, selon l'ONU.
Des casques bleus déployés sur le plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1967, ont aussi été à plusieurs reprises victimes d'enlèvements. Quarante-cinq Fidjiens ont été libérés en septembre 2014 par le Front al-Nosra, quelques semaines après leur enlèvement. En mars 2013, 21 observateurs philippins avaient aussi été brièvement détenus.
En mars 2013, l'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine avait aussi évoqué le cas d'un fonctionnaire de la mission, un Philippin, porté disparu en février 2013, et qui était détenu par des rebelles syriens.