Des groupes clés de l'opposition syrienne, réunis jeudi pour la troisième journée à Ryad, attendaient toujours des réponses de l'ONU à leurs demandes, avant de décider s'ils participent aux négociations de paix vendredi à Genève.
Le Haut comité des négociations (HCN), instance qui représentera à Genève les principaux groupes politiques et armés de l'opposition syrienne, suspend sa décision aux réponses de l'émissaire spécial de l'ONU Staffan de Mistura.
"Pas encore", a déclaré Salem al-Meslet, porte-parole du HCN, interrogé par l'AFP en fin de matinée sur les réponses de M. de Mistura. "Nous allons maintenant commencer la réunion".
Alors qu'il insiste pour être le seul représentant de l'opposition aux négociations, le HCN réclame des "précisions" sur "la nature des invitations" adressées à d'autres opposants.
Le HCN attend également de l'ONU des réponses sur des questions d'ordre humanitaire.
Le coordinateur du comité Riad Hijab a estimé dans un communiqué que la communauté internationale devrait faire pression pour la levée des sièges des villes en Syrie, l'arrêt des bombardements et l'acheminement de l'aide humanitaire aux nécessiteux.
"Il n'est pas possible de tenir des négociations sérieuses alors que des crimes contre l'Humanité sont commis contre les Syriens par des parties étrangères", a-t-il ajouté.
Mais mercredi soir, les Etats-Unis ont exhorté l'opposition à participer "sans conditions préalables" aux pourparlers.
C'est "une occasion historique d'aller à Genève et de proposer des moyens concrets de mettre en oeuvre un cessez-le-feu, un accès humanitaire et d'autres mesures susceptibles de redonner confiance", a fait valoir un porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.
Les négociations, appelées à durer six mois, doivent porter sur une feuille de route qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. L'opposition exige le départ de M. Assad au début de la période de transition.
De précédents pourparlers (janvier-février 2014) s'étaient achevées sans résultat concret et, depuis, le conflit est devenu plus complexe avec la multiplication des acteurs, notamment des puissances étrangères, et la montée en puissance de l'Etat islamique (EI) sur un territoire de plus en plus morcelé. Plus de 260.000 personnes y ont péri et des millions ont pris la fuite.