La Géorgie a salué jeudi la décision "juste" de la Cour pénale internationale (CPI) d'enquêter sur la guerre éclair d'août 2008 l'ayant opposée à la Russie pour le contrôle de l'Ossétie du Sud.
La décision de la CPI est "juste du point de vue du droit et conforme aux intérêts nationaux de la Géorgie", a déclaré la ministre géorgienne de la Justice, Tea Tsouloukiani, au coues d'une conférence de presse.
Selon Mme Tsouloukiani, l'enquête de la CPI permettra à la Géorgie de prouver que Moscou et les soldats séparatistes d'Ossétie du Sud ont "commis un nettoyage ethnique contre les Géorgiens" et sont responsables du meurtre de prisonniers de guerre géorgiens.
Un porte-parole du Comité d'enquête russe a de son côté déclaré que Moscou avait déjà transmis à la CPI des preuves de crimes commis par les troupes géorgiennes en Ossétie du Sud.
La procureure de la CPI Fatou Bensouda avait affirmé en octobre avoir des preuves que des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre avaient été commis, des deux côtés.
Mercredi, les juges de la CPI l'ont autorisée à enquêter, estimant qu'il y a avait des raisons de croire que des meurtres, des persécutions et des déplacements forcés de population et des pillages, ont été commis entre le 1er juillet et le 10 octobre 2008.
Ce sera la première fois que la Cour pénale internationale réalisera une enquête en dehors d'Afrique.
Le président géorgien d'alors, Mikheïl Saakachvili, avait déclenché dans la nuit du 7 au 8 août 2008 une offensive pour reprendre l'Ossétie du Sud, indépendante de facto depuis un conflit au début des années 90 ayant suivi le démantèlement de l'ancien bloc soviétique.
La Russie avait répondu en engageant une opération militaire d'envergure et en envahissant une partie de la Géorgie. A l'issue de cette guerre, Moscou a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud.
Selon un bilan de 2008 du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés, le conflit a fait plusieurs centaines de morts et plus de 120.000 personnes ont dû être déplacées.
D'après d'autres statistiques internationales, la population géorgienne de l'Ossétie du Sud a été "réduite d'au moins 75%".