Le père d'une victime de Merah porte plainte contre Sarkozy et Woerth

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Albert Chennouf-Meyer, le père d'une des victimes de Mohamed Merah, a déposé plainte contre Nicolas Sarkozy et l'un de ses anciens ministres Eric Woerth, à qui il reproche de ne pas qualifier d'"attentats" les crimes de Merah, a-t-il déclaré mardi à l'AFP.

La plainte, dont l'AFP a pu consulter une copie, a été déposée lundi auprès d'une gendarmerie du Gard pour "contestation de crime contre l'humanité et diffamation par atteinte à l'honneur et à la considération" du fils de M. Chennouf-Meyer, Abel, un des militaires qui avaient été tués par Mohamed Merah le 15 mars 2012.

Nicolas Sarkozy "a déclaré sur Europe 1 le 2 décembre 2015 qu'il n'y avait eu aucun attentat durant son quinquennat sur le territoire français" et Eric Woerth "a déclaré sur I-Télé (...) qu'entre 2007 et 2012, il n'y avait eu aucun attentat terroriste et que l'affaire Merah était l'oeuvre d'un individu isolé mais pas d'une organisation", décrit M. Chennouf-Meyer dans sa plainte. Il a déposé cette plainte avec sa belle-fille, la veuve de son fils, au nom du fils de ce dernier, selon ses déclarations à l'AFP.

Sur le plateau d'i-TÉLÉ le 28 janvier, alors qu'il débattait avec le vice-président du Front national Florian Philippot, Eric Woerth (Les Républicains) avait affirmé: "Il n'y a pas eu d'attentats terroristes sous Sarkozy". Alors que l'eurodéputé FN lui rappelait les attentats de Mohamed Merah, M. Woerth avait rétorqué: "C'est pas un attentat, c'est le crime d'un furieux. C'est pas Daech, c'est pas un réseau international".

Sur Europe 1 le 2 décembre, l'ex-président de la République avait quant à lui déclaré qu'entre "2002 et 2011", lorsqu'il était ministre de l'Intérieur puis président de la République, il n'y avait eu "aucun attentat en France", jusqu'aux tueries perpétrées par Mohammed Merah en mars 2012.

"S'ils s'excusent, je retire ma plainte", a déclaré à l'AFP M. Chennouf-Meyer, qui vit dans le Gard. "Je voudrais que l'on cesse d'utiliser mon fils et ses camarades pour des considérations politiques, c'est une stratégie qui consiste à nier la réalité: on embellit, on nettoie un programme qui n'a pas été si propre que ça".