Le haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a débuté samedi sa première visite au Sri Lanka pour évaluer les progrès des autorités dans leur enquête sur les accusations de crimes de guerre commis par l'armée au cours de la guerre civile.
"J'espère rencontrer les plus hauts responsables de l'Etat ainsi que des représentants de toutes les communautés", a indiqué Zeid Ra'ad Al Hussein peu après son arrivée à Colombo.
Pendant les quatre jours de sa visite, le diplomate jordanien se rendra dans deux villes touchées au cours du conflit, Jaffna, bastion tamoul au nord de l'île, et Trincomalee, sur la côte est.
Le haut-commissaire, qui doit rencontrer le président Maithripala Sirisena et des victimes du conflit, fera ensuite son rapport sur les progrès du pays à juger les crimes de guerre, qu'il présentera en mars au Conseil des droits de l'homme.
Ce dernier a adopté fin 2015 une résolution appelant à des enquêtes crédibles sur les atrocités commises par les militaires, soutenus par le gouvernement, pendant 37 années de guerre civile entre la majorité cinghalaise et la minorité tamoule.
Colombo a rejeté la demande, formulée par le haut-commissaire, d'intégrer des juges étrangers aux procès, mais a accepté de lancer une enquête sur les accusations selon lesquelles les militaires, lors de la défaite finale des Tigres tamouls séparatistes en mai 2009, auraient tué 40.000 Tamouls.
Un rapport de l'ONU, en septembre, décrivait des crimes de guerre commis à la fois par l'armée sri-lankaise et les rebelles tamouls. Environ 100.000 Sri Lankais sont morts dans ce conflit ethnique entre 1972 et 2009, selon les estimations.