Nicolas Sarkozy a qualifié lundi d'attentat "particulièrement dramatique" les attaques commises par Mohamed Merah en mars 2012, alors qu'il était président de la République.
"Quand j'étais ministre de l'Intérieur et président de la République, entre 2002 et 2011, il n'y pas eu d'attentat. Il y en a eu un en 2012, malheureusement un particulièrement dramatique à Toulouse où des soldats français ont payé de leur vie (...) Et des enfants d'une école juive de Toulouse ont payé de leur vie", a dit l'ex-chef de l'État à Vezins-de-Lévézou (Aveyron).
Ces déclarations ont été prononcées après le dépôt la semaine dernière d'une plainte par Albert Chennouf-Meyer, le père d'une des victimes de Mohamed Merah à Montauban, qui reproche à M. Sarkozy et son ancien ministre Eric Woerth de ne pas qualifier ces crimes d'attentats. La plainte a été déposée à la gendarmerie pour "contestation de crime contre l'humanité et diffamation par atteinte à l'honneur et à la considération" du fils de M. Chennouf-Meyer, Abel, un des militaires tués par Mohamed Merah le 15 mars 2012.
Début décembre, sur Europe 1, interrogé sur son bilan en matière de sécurité et de renseignement, M. Sarkozy avait souligné qu'entre "2002 et 2011", lorsqu'il était ministre de l'Intérieur puis président de la République, il n'y avait eu "aucun attentat en France", jusqu'aux tueries perpétrées par Mohammed Merah en mars 2012.
Fin janvier, sur iTÉLÉ, M. Woerth avait affirmé: "Il n'y a pas eu d'attentats terroristes sous Sarkozy. Le niveau de sécurité sous Sarkozy n'a jamais été aussi élevé." Concernant Mohamed Merah, M. Woerth avait jugé que ce n'était "pas un attentat", mais "le crime d'un furieux", "pas Daech", "pas un réseau international".
Ses propos ayant provoqué un tollé, M. Woerth avait plus tard écrit sur Twitter: "Il n'y a pas d'ambiguïté dans mon esprit: l'attentat terroriste commis par Merah est une abomination."
En mars 2012, Mohamed Merah avait perpétré plusieurs attaques à Toulouse et Montauban au nom de l'islam radical, tuant sept personnes (trois militaires ainsi qu'un professeur et trois enfants d'une école juive) avant d'être tué alors qu'il était retranché dans son appartement.
Lundi, M. Sarkozy était en Aveyron pour visiter une exploitation de brebis laitières et d'agneaux labellisés, puis rencontrer des représentants de la filière auxquels il a déclaré que l'agriculture était "(s)a priorité".