Les forces gouvernementales soudanaises et les rebelles se sont affrontés aux environs d'une base militaire dans l'Etat du Kordofan-sud, ont indiqué lundi les deux parties, présentant toutefois des versions contradictoires.
La branche nord du Mouvement de libération du Soudan (SPLM-N) combat l'armée du président Omar el-Béchir dans les Etats du Nil-Bleu et du Kordofan-Sud depuis 2011, mais les combats étaient devenus plus rares cette année.
Les forces du SPLM-N ont "repoussé un convoi (militaire) qui quittait Abry et faisait route vers Lamray", a indiqué dans un communiqué un porte-parole de la rébellion Arnu Lodi, précisant que les combats se poursuivaient.
Abry est un village du Kordofan-sud où l'armée soudanaise possède une base militaire. La majorité du territoire qui entoure la localité serait sous contrôle rebelle.
Selon M. Lodi, les rebelles ont détruit sept véhicules militaires, tué 60 soldats et perdu sept de leurs combattants.
Une version des faits contestée par l'armée soudanaise qui affirme que le SPLM-N a pilonné sa base pendant une semaine.
"Les insurgés ont bombardé le site d'Abry à l'artillerie et avec (des roquettes) Katioucha pendant plus d'une semaine et certains d'entre-eux ont attaqué la base avant d'être repoussés", a déclaré lundi à l'AFP un porte-parole de l'armée, le brigadier Ahmed Khalifa al-Shami.
"Nous n'avons fait face à aucune perte", précise-t-il, ajoutant que de nombreux rebelles avaient été tués.
Il est impossible de vérifier les récits contradictoires des deux parties, les forces de l'ordre soudanaise autorisant rarement les journalistes à se rendre dans cette province frontalière du Soudan du Sud.
Les rebelles du SPLM-N issus de différentes ethnies se sont soulevés contre le gouvernement en 2011, se considérant politiquement et économiquement marginalisés par le régime de M. Béchir dominé par les Arabes.
Les combats s'étaient toutefois fait rares cette année. Le président soudanais a décrété l'an dernier une trêve au Darfour et dans les Etats du Nil bleu et du Kordofan-sud, qu'il a prolongée d'un mois le 31 décembre.
M. Béchir est recherché depuis 2009 par la CPI pour des accusations de crimes de guerres, crimes contre l'humanité et génocide au Darfour.