Est de la RDC: un capitaine de la rébellion des FDLR fait défection et rentre au Rwanda

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Le chef de la garde rapprochée du président des rebelles hutu rwandais des FDLR, présents dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a fait défection et est rentré au Rwanda, a-t-on appris mardi de source officielle à Kigali.

Le capitaine Aphrodice Nyirimpeta "est arrivé au Rwanda le 12 février" et "est à Mutobo", le camp de démobilisation et de réintégration dans le nord du pays, a déclaré à l'AFP Jean Sayinzoga, président de la Commission de démobilisation et de réintégration rwandaise.

M. Sayinzoga n'a pas été en mesure de donner plus de détails sur les circonstances de la reddition de l'ancien rebelle, qui était "chef du peloton de protection" de Gaston Rumuli Iyamuremye, alias Victor Rumuli Byiringiro, le chef politique des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Les FDLR sont présents dans l'est de la RDC depuis la fin du génocide commis par le pouvoir hutu au Rwanda en 1994 (800.000 morts, essentiellement membres de la minorité tutsi).

Plusieurs de leurs membres sont recherchés par la justice internationale pour leur participation à ces massacres.

Selon M. Sayinzoga, plusieurs hauts-gradés de la rébellion hutu rwandaise se sont rendus aux autorités rwandaises ces derniers mois.

Fin septembre, le lieutenant-colonel Gerard Ntibibaza, responsable de l'administration des FDLR, avait fait défection. En novembre et janvier, deux colonels, Desire Habamungu, "chef des renseignements extérieurs des FDLR", et Augustin Nsengimana, "conseiller à la Défense" du président de la rébellion, l'ont imité.

Un autre lieutenant-colonel et un autre capitaine se sont également livrés aux autorités rwandaises, respectivement en décembre et en janvier.

En RDC, les FDLR sont accusés d'innombrables atrocités. L'armée congolaise a lancé en 2015 une opération contre ses membres et affirme qu'il n'en reste plus aujourd'hui que 60 encore actifs.

La Mission de l'ONU en RDC (Monusco), qui évaluait les effectifs de la milice à quelque 1.500 combattants début 2015, dit ne pas avoir moyen de corroborer cette estimation.

Depuis plusieurs semaines, les FDLR affrontent également des maï-maï, une milice d'autodéfense qui fait partie de la multitude de groupes armés présents dans l'est de la RDC.

Le gouvernement rwandais accuse Kinshasa de ne rien faire pour mater les FDLR, qu'il considère toujours comme une menace stratégique majeure, en dépit du fait que ce mouvement, opposé au pouvoir du président rwandais Paul Kagame, n'a pas lancé d'offensive majeure sur le sol rwandais depuis des années.