L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, qui attend son jugement par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, a démenti avoir donné des "consignes de vote" pour la présidentielle en Côte d'Ivoire dont le premier tour est prévu dimanche, selon un communiqué transmis mercredi à l'AFP.
"Je déclare solennellement (...) n'avoir donné aucune consigne de vote en faveur de tel ou tel autre candidat", souligne le texte signé de son porte-parole, Justin Koné Katina.
L'ex-chef de l'Etat s'est plaint des "écrits publiés ci et là, par allusion ou de façon explicite" qui "font état de ce que j'aurais donné des instructions de vote en faveur de tel ou tel autre candidat".
M. Gbagbo indique que "l'ouverture imminente de (son) procès mobilise l'exclusivité de (son) attention et de (son) énergie" et demande aux candidats de "s'abstenir d'associer (son) nom et (son) image à la conduite de leur campagne."
L'ombre de l'ex-président plane sur cette élection. En 2010, son refus de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara avait plongé la Côte d'Ivoire dans cinq semaines de violences qui s'étaient soldées par la mort de 3.000 personnes, épilogue sanglant d'une décennie de crise politico-militaire.
M. Ouattara est le grand favori du scrutin qui sera encadré par 34.000 soldats, dont 6.000 Casques bleus. Le principal adversaire du président sortant devrait être Pascal Affi N'Guessan qui a été investi par le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Gbagbo.
Premier ministre de Gbagbo entre 2000 et 2003, Affi N'guessan, se plaît à rappeler sa proximité avec l'ancien président et répète inlassablement dans ses meetings de campagne que s'il est élu, il fera tout pour faire libérer Gbagbo.
Il fait face au sein de son camp à des frondeurs - dont certains leaders sont en prison - qui appellent au boycott du scrutin au nom de leur fidélité à Gbagbo.
Le procès de Laurent Gbagbo et de son co-accusé, l'ex-chef de milice Charles Blé Goudé, tous deux poursuivis pour crimes contre l'humanité, doit débuter le 10 novembre à La Haye.