Le parti créé par Charles Blé Goudé, le Congrès des jeunes patriotes (Cojep, opposition), a demandé mercredi le report de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, estimant que "les conditions minimales" "pour un vote serein ne sont pas réunies".
Charles Blé Goudé est actuellement détenu par la Cour pénale internationale à La Haye, en attente de son jugement, en même temps que son mentor l'ex-président Laurent Gbagbo. Tous deux poursuivis pour crimes contre l'humanité
"Les conditions minimales requises pour un vote serein ne sont pas réunies", a déclaré Hyacinthe Nogbou, le secrétaire du Cojep, demandant un "report pour éviter une autre crise postélectorale", lors d'une conférence de presse.
"Nous ne sommes pas opposés à ce scrutin" a-t-il précisé.
"Si nous avons pu repousser de quelques jours la date de distribution des cartes d'électeurs, c'est qu'on peut aussi repousser celle du scrutin" a martelé M. Nogbou, à propos de la décision par la Commission électorale indépendante (CEI) de proroger la date limite de retrait des cartes.
"Mais si cela ne peut pas se faire (...) alors il ne faudrait pas engager le peuple ivoirien dans une autre guerre" a-t-il poursuivi, avant d'appeler le pouvoir "au calme, à la retenue et au dialogue".
Le Cojep, créé il y a 14 ans par Charles Blé Goudé, s'est constitué, le 15 août, en parti politique pour "désormais prendre part à la vie politique du pays".
Le procès de Charles Blé Goudé et de Laurent Gbagbo doit débuter le 10 novembre à La Haye.
L'ombre de l'ex-président plane sur cette élection. En 2010, son refus de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara avait plongé la Côte d'Ivoire dans cinq semaines de violences qui s'étaient soldées par la mort de 3.000 personnes, épilogue sanglant d'une décennie de crise politico-militaire.
M. Gbagbo a démenti avoir donné des "consignes de vote" pour la présidentielle, selon un communiqué transmis mercredi à l'AFP.
M. Ouattara est le grand favori du scrutin qui sera encadré par 34.000 soldats, dont 6.000 Casques bleus. Le principal adversaire du président sortant devrait être Pascal Affi N'Guessan qui a été investi par le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Gbagbo.