TPIY: le jugement contre l'ultranationaliste serbe Seselj sera prononcé en son absence

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Le tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie rendra son jugement contre Vojislav Seselj en son absence pour des "raisons médicales", a annoncé mercredi le TPIY alors que l'ultranationaliste serbe, remis en liberté provisoire en 2014, refuse de se présenter devant ses juges.

Ceux-ci ont décidé à la majorité que le jugement serait prononcé le 31 mars à 10H00 (08H00 GMT) "hors la présence de l'accusé", ont-ils indiqué dans une ordonnance rendue publique.

Il s'agira de la première fois qu'un jugement de première instance est rendu sans la présence de l'accusé pour ce tribunal, fondé en 1993, au coeur des guerres qui déchirèrent l'ancienne Yougoslavie.

Selon les juges, le traitement médical de l'accusé, qui a été opéré d'un cancer du côlon à plusieurs reprises, "ne peut être interrompu ni poursuivi à La Haye".

Vojislav Seselj, jugé pour crimes de guerre en Croatie (1991-95) et en Bosnie (1992-95), avait été autorisé à rentrer à Belgrade pour des raisons de santé, sans qu'un verdict ne soit prononcé.

Début mars, il y avait brûlé les drapeaux de l'Otan et de l'UE devant une centaine de sympathisants, réaffirmant son refus de revenir à La Haye pour entendre le jugement prononcé à son encontre.

Le leader ultranationaliste doit répondre de nettoyage ethnique contre des Croates, des Musulmans et d'autres non-Serbes pendant ces guerres.

Depuis son retour en Serbie, Vojislav Seselj ne cesse de multiplier les déclarations provocatrices à l'adresse du TPIY et a renoué avec la rhétorique nationaliste en prônant la création d'une "Grande Serbie".

Il est tête de liste de son parti pour les élections législatives anticipées convoquées pour le 24 avril.

M. Seselj, 61 ans, était écroué depuis février 2003. Son procès s'était ouvert en 2007 pour s'achever en 2012.

Il a déjà été condamné à trois reprises par le TPIY - à deux ans, à 18 mois et à 15 mois de prison -, pour outrage à la Cour pendant cette période.

Le TPIY avait reproché à la Serbie début février de ne pas coopérer pour l'arrestation de trois accusés soupçonnés de subornation de témoins dans deux procès contre M. Seselj.