Le gouvernement soudanais a annoncé mercredi avoir accepté une invitation de l'Union africaine à participer à des négociations de paix avec les rebelles du Mouvement de libération du Soudan (SPLM-N) à Addis Abeba le mois prochain.
Le SPLM-N combat depuis 2011 les forces de Khartoum dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, frontaliers du Soudan du Sud. Il n'a pas indiqué s'il comptait participer aux discussions.
"Le gouvernement soudanais a reçu une invitation pour un nouveau round de négociations le 2 novembre à Addis Abeba et l'invitation est destinée aux deux parties", a dit Hussein Kershoum, un membre de la délégation gouvernementale aux négociations.
Il a ajouté que le gouvernement était prêt à y participer.
De précédentes négociations organisées l'année dernière n'avaient pas donné de résultats.
Cette invitation intervient à un moment où Khartoum redouble d'efforts pour convaincre le SPLM-N et les rebelles dans la région du Darfour à participer à un dialogue national, destiné à résoudre les problèmes économiques et insurrectionnels qui minent le pays.
Au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989 et recherché depuis 2009 par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et génocide au Darfour (ouest), le président soudanais Omar el-Béchir a lancé le 10 octobre un processus de dialogue national.
Celui-ci a été boycotté par les principaux groupes rebelles et le SPLM-N, qui font partie du Front révolutionnaire du Soudan (FRS) et qui avaient appelé à une rencontre hors du Soudan pour fixer les termes des négociations.
M. Béchir avait même annoncé qu'il pourrait décréter un cessez-le-feu permanent avec les rebelles qui le combattent dans les Etats du Darfour-Ouest, du Nil-Bleu et du Kordofan-Sud.
Selon le SPLM-N, l'aviation soudanaise a continué à mener des raids sur le Kordofan-Sud.
Des ambassadeurs européens au Soudan ont effectué mercredi une visite dans l'Etat du Nil-Bleu, où l'accès à l'aide humanitaire est limité à cause du conflit.
"Il y a un besoin urgent d'assistance humanitaire et de développement dans le Nil-Bleu", a affirmé le chef de la délégation européenne Tomas Ulicny.
Le Darfour est miné depuis 2003 par des violences entre le gouvernement et des insurgés qui se sentent ethniquement marginalisés par le régime de Khartoum. Le conflit a fait plus de 300.000 morts et déplacé 2,5 millions de personnes, selon l'ONU.