Amnesty presse Washington et Londres de cesser de livrer des armes utilisées au Yémen

1 min 47Temps de lecture approximatif

Amnesty International a appelé mardi les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à s'abstenir de tout transfert d'armes utilisées dans la guerre au Yémen, marquée en près d'un an par de "graves violations" du droit humanitaire international.

Human Rights Watch (HRW) a lancé un appel similaire, invitant Washington et Londres mais aussi Paris à suspendre leurs ventes d'armes à l'Arabie saoudite "jusqu'à ce qu'elle, non seulement, limite ses frappes aériennes illégales au Yémen mais enquête aussi d'une manière crédible sur les violations" du droit humanitaire.

La guerre, déclenchée avec l'intervention le 26 mars 2015 au Yémen d'une coalition militaire arabe conduite par l'Arabie saoudite, a fait près de 6.300 morts, pour la moitié des civils, selon l'ONU.

"Les États-Unis et la Grande-Bretagne --les plus importants fournisseurs d'armes à l'Arabie saoudite-- et d'autres Etats ont continué à autoriser les transferts d'armes qui ont été utilisées pour commettre et faciliter des violations graves et générer une crise humanitaire d'une ampleur sans précédent", écrit Amnesty International dans un communiqué.

"Il est temps pour les dirigeants du monde de cesser de mettre en avant leurs intérêts économiques", ajoute l'organisation de défense des droits de l'Homme, appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer "un embargo global et total sur les transferts d'armes pour une utilisation au Yémen".

"Un an après, la réponse de la communauté internationale au conflit au Yémen a été profondément cynique et tout à fait honteuse", dénonce James Lynch, directeur adjoint d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord.

Soulignant les pertes civiles humaines enregistrées en un an de guerre au Yémen, Amnesty indique avoir documenté une série de graves violations du droit humanitaire et des droits de l'Homme, incluant des crimes de guerre.

"En vertu du droit international humanitaire, toutes les parties au conflit doivent chercher à minimiser les risques pour les civils, y compris en annulant ou en reportant une attaque s'il devient évident que des civils pourraient être touchés d'une façon disproportionnée", souligne l'organisation.

En outre, "toutes les parties au conflit doivent veiller à ce que la population civile dans les zones sous leur contrôle ait accès à l'aide humanitaire", déclare James Lynch.

Dans un communiqué mardi, HRW déplore pour sa part que "durant l'année écoulée, les gouvernements qui arment l'Arabie saoudite ont rejeté ou minimisé des preuves convaincantes que les frappes aériennes de la coalition (arabe) ont tué des centaines de civils au Yémen".

"En continuant à vendre des armes à un contrevenant connu et qui a fait peu pour limiter les abus, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France risquent d'être complices de la mort illégale de civils", prévient un responsable de HRW, Philippe Bolopion, cité dans le communiqué.