Côte d'Ivoire: le président Ouattara annonce une "nouvelle Constitution dès l'année prochaine"

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Le président ivoirien Alassane Ouattara, grand favori de l'élection présidentielle de dimanche, a annoncé jeudi "une nouvelle Constitution dès l'année prochaine" lors d'un entretien avec trois médias français dont l'AFP.

"Nous aurons une nouvelle Constitution dès l'année prochaine, que je soumettrai au verdict de mes concitoyens", a affirmé le président. "Nous ferons un référendum et ceci permettra d'enlever tous les germes +confligènes+ de l'actuelle Constitution", a-t-il souligné.

"Ce sera une Constitution de la 3e République qui devra revoir le rôle des institutions, la manière dont nous voyons la Côte d'Ivoire pas sur les 5 ou 10 années à venir mais sur le demi-siècle à venir", a-t-il poursuivi lors de cet entretien accordé à l'AFP, RFI et au Monde.

"Ce qui est important, c'est de regarder l'avenir et l'avenir fera en sorte que nous n'ayons plus de germes +confligènes+ dans notre Constitution et que nul ne doit être exclu en raison de ses origines, de sa religion, de son ethnie ou de la couleur de sa peau", a-t-il ajouté, faisant allusion à la question de l'"ivoirité", qui a souvent fait débat dans le pays.

Voté en 2000, l'article 35 de la Loi fondamentale stipule qu'un candidat à la présidentielle "doit être Ivoirien d'origine, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d'origine". Cet article 35 a souvent été considéré comme un article anti-Ouattara.

Ses détracteurs ont toujours affirmé qu'il était inéligible, l'accusant d'être d'origine burkinabè.

En an 2000, M. Ouattara n'avait pas pu se présenter à la présidentielle, sa candidature n'ayant pas été validée. C'est Laurent Gbagbo qui avait remporté l'élection.

"Nous avions une bonne Constitution de 1960 jusqu'en 1999. Fondamentalement, cette Constitution a été modifiée pour des motifs politiciens basés sur du mensonge", a estimé M. Ouattara.

En 2010, lors de l'élection de M. Ouattara, le Conseil constitutionnel n'avait pas eu à se prononcer sur les candidatures. Le président d'alors Laurent Gbagbo avait usé de l'article 48 de la Constitution, dans un contexte de crise politico-militaire, pour permettre à tous les candidats de se présenter.

Pour le scrutin de dimanche, le Conseil constitutionnel avait validé en septembre la candidature de M. Ouattara estimant ne pouvoir déclarer "inéligible un candidat que le même peuple avait déjà oint de son suffrage en 2010, en parfaite connaissance de tout ce qui avait pu se dire sur lui".

La validation de la candidature de M. Ouattara avait été suivie de troubles qui ont fait deux morts dans la région natale de l'ancien président Laurent Gbagbo.

M. Ouattara, qui revendique un bon bilan économique, est le grand favori du scrutin de dimanche.

Une élection apaisée et crédible est jugée fondamentale pour stabiliser le pays et tourner définitivement la page des violences meurtrières qui ont suivi la victoire en 2010 d'Alassane Ouattara sur Laurent Gbagbo. Ce dernier attend son jugement par la Cour pénale internationale (CPI).