L'ancien dirigeant politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, inculpé de génocide et de crimes de guerre et dont le TPIY prononcera le verdict jeudi, a déclaré mercredi s'attendre à être acquitté et assuré avoir oeuvré pour la paix.
"Mes attentes sont les mêmes. Je sais ce que je voulais, ce que j'ai fait et ce dont j'avais rêvé. Il n'existe pas un tribunal raisonnable qui me condamnerait", a déclaré M. Karadzic, 70 ans, dans une interview à BIRN, un réseau régional d'information sur des sujets de justice.
Il a ajouté s'attendre à être "acquitté", mais qu'il n'entendait pas, dans ce cas de figure, revenir à la politique et qu'il voulait se consacrer à la famille et à l'écriture.
Radovan Karadzic est inculpé de 11 chefs d'accusation pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant le conflit intercommunautaire bosnien (1992-95) qui a fait quelque 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés.
Il est notamment inculpé pour le massacre en juillet 1995 de près de 8.000 hommes et adolescents musulmans à Srebrenica, en Bosnie orientale, et pour le siège de Sarajevo où au moins 10.000 personnes ont péri entre 1992 et 1995.
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) prononcera jeudi le verdict dans son procès.
Interrogé sur le massacre de Srebrenica, M. Karadzic a minimisé l'envergure de cette tuerie, la pire sur le sol européen depuis la Seconde guerre mondiale et déjà qualifiée de génocide par la justice internationale.
"Le meurtre inutile d'un seule être humain est terrifiant, sans parler d'assassinat certainement d'au moins plusieurs centaines de personnes, ce qui est, par exemple, le nombre incontestable de victimes avec des bandeaux (sur les yeux)", a-t-il dit.
Il a assuré que ses responsabilités de président de la République serbe de Bosnie pendant le conflit avaient des "limites" et souligné son "combat permanent pour préserver la paix, prévenir la guerre et réduire la souffrance des tous les gens, indépendamment de leur religion".
M. Karadzic a également affirmé que "l'ingérence étrangère dans la crise" avait empêché un accord politique, avant que le conflit n'éclate, avec le leader politique des musulmans de Bosnie à l'époque, Alija Izetbegovic.