Une centaine de signataires -organisations de défense des droits de l'homme, militants et journalistes de l'ex-Yougoslavie- ont exprimé leur soutien lundi à l'ancienne porte-parole du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), la Française Florence Hartmann, arrêtée jeudi à La Haye et détenue à l'isolement.
Florence Hartmann avait été condamnée en 2009 à une amende de 7.000 euros pour outrage à la cour après avoir révélé dans un livre deux décisions confidentielles du tribunal.
N'ayant pas payé l'amende, elle a été condamnée en appel en 2011 à sept jours de prison. Elle a été arrêtée par les gardes du TPIY alors qu'elle était venue assister au jugement prononcé contre l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic et placée au centre de détention du tribunal.
"Les représentants de la société civile de la région de l'ancienne Yougoslavie expriment leur soutien à Florence Hartmann et à son combat sans concession pour la vérité", déclarent les signataires de la lettre rendue publique lundi.
Selon eux, Mme Hartmann a été condamnée pour avoir "exposé et s'être opposée à la pratique de la dissimulation de documents afin de protéger les intérêts de certains pays".
Mme Hartmann, ancienne correspondante du journal français Le Monde, avait dans son livre "Paix et Châtiment" publié en 2007 révélé deux décisions confidentielles rendues par la cour d'appel du TPIY qui auraient permis, selon elle, de prouver l'implication de l'Etat serbe dans le massacre de Srebrenica en 1995.
"Nous sommes profondément convaincus que ce que Florence Hartmann a fait est peut-être contraire aux statuts du TPIY, mais certainement pas contraire à la justice. C'est même l'inverse", déclarent les auteurs de la lettre.
Selon les signataires, le TPIY a d'autre part montré de "la faiblesse" à l'égard du Serbe Vojislav Seselj, accusé de crimes de guerre et qui ne sera pas présent au tribunal cette semaine pour entendre l'énoncé du verdict, ayant invoqué des raisons de santé.
Seselj est candidat aux élections législatives d'avril en Serbie.
La lettre fait référence au refus de la Serbie de remettre Seselj et trois autres membres de son Parti radical serbe qui sont accusés d'outrage à la cour.