La famine atteint des niveaux "alarmants" au Soudan du Sud, où les prix des denrées alimentaires sont exorbitants après deux ans d'une guerre civile marquée par les atrocités et les accusations de crimes de guerre, ont averti mardi les Nations unies.
"Des rapports alarmants de famine, de malnutrition aiguë et des niveaux catastrophiques d'insécurité alimentaire ont été signalés dans les zones les plus touchées par les violences," a déclaré l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans un communiqué.
Selon la FAO, les prévisions pour le reste de l'année sont "sombres", alors que "les produits alimentaires s'épuisent rapidement" et que "les prix de denrées ont atteint des niveaux record".
Les combats se poursuivent au Soudan du Sud entre l'armée régulière et différents groupes rebelles malgré la signature en août d'un accord de paix, et des experts alimentaires ont averti à plusieurs reprises que des zones de la région d'Unity (nord) étaient au bord de la famine.
Le pays le plus jeune du monde est confronté à une inflation galopante causée par la guerre, une corruption rampante et l'effondrement de l'industrie pétrolière dont dépend le gouvernement.
"L'insécurité alimentaire touche désormais des zones qui étaient considérées relativement stables, mettant en évidence l'impact cumulé du conflit, de la crise économique et des chocs climatiques", a ajouté la FAO.
Les combats touchent désormais des régions auparavant épargnées, comme l'Equatoria occidental et le Bahr el Ghazal occidental, des zones agricoles dont dépend le reste du pays.
"L'intensification des combats met la prochaine saison agricole en danger (...) et pourrait avoir un impact sur la sécurité alimentaire de l'ensemble du Soudan du Sud," affirme la FAO.
Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011, sur les ruines laissées par des décennies de conflit avec Khartoum, avant de replonger deux ans et demi plus tard dans la guerre en raison de dissensions politico-ethniques au sein de l'armée, alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar.
Un accord de paix, conclu le 26 août 2015, prévoyait une période de transition et un partage du pouvoir.