Les autorités croates ont interdit jeudi l'entrée sur le territoire de la Croatie à l'ultranationaliste serbe Vojislav Seselj, acquitté par le TPIY de toutes les accusations qui pesaient contre lui pour son rôle dans les guerres qui déchirèrent l'ex-Yougoslavie dans les années 90.
"Le ministère de l'Intérieur a informé la police des frontières lui demandant d'interdire à Seselj l'entrée en Croatie s'il se présente à un poste-frontière", a déclaré à l'AFP Helena Biocic, porte-parole de la police.
Cette décision a été prise en vertu de la loi sur les étrangers stipulant que l'entrée sur le territoire de la Croatie peut être refusée à un ressortissant étranger s'il représente une menace pour l'ordre public, la santé publique ou pour la sécurité du pays.
Elle intervient quelques heures seulement après la lecture du verdict de M. Seselj devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) qui a acquitté le leader ultranationaliste, accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre pendant les conflits en Croatie (1991-95) et en Bosnie (1992-95).
Le Premier ministre croate Tihomir Oreskovic a qualifié le verdict de "honteux". M. Seselj est l'homme "qui est l'auteur du mal et qui n'a montré aucun remords, ni à l'époque, ni aujourd'hui", a-t-il affirmé.
La présidente croate Kolinda Grabar Kitarovic a estimé que le verdict représentait "un coup très sérieux porté au droit international".
"La Croatie ne peut pas et n'acceptera pas ce verdict honteux et continuera de faire tout son possible pour que justice soit faite", a-t-elle déclaré, citée par l'agence nationale Hina.