L'ancien président péruvien Alberto Fujimori (1990-2000), condamné pour corruption et crime contre l'humanité, est retourné jeudi à 77 ans derrière les barreaux après avoir subi 24 heures d'examens médicaux pour des problèmes neurologiques.
"Le patient est stabilisé. Le malaise dont il (Alberto Fujimori) a été victime est lié à un problème d'oreille interne", a déclaré aux journalistes le directeur de la clinique La Luz, Ronald Rodriguez, à propos des vertiges qui ont motivé l'hospitalisation de l'ancien chef d'Etat.
Alberto Fujimori, 77 ans, est ressorti en marchant, accompagné du personnel médical et de son escorte policière, selon des images de télévision.
Cette nouvelle hospitalisation de l'ancien chef de l'Etat intervient alors que sa fille Keiko Fujimori caracole en tête des sondages avant l'élection présidentielle du 10 avril prochain, avec 32% des intentions de vote.
L'ex-dirigeant, qui avait déjà été hospitalisé d'urgence en janvier pour des problèmes gastriques, a été transféré à plusieurs reprises ces dernières années de sa prison vers une clinique pour y subir des examens.
L'état de santé d'Alberto Fujimori a conduit en 2013 ses quatre enfants à demander une grâce au président Ollanta Humala, qui l'avait rejetée.
En 2009, Alberto Fujimori avait été condamné à 25 ans de prison pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992 au cours desquels 25 personnes avaient été assassinées, dont un enfant, dans le cadre de la lutte contre la guérilla maoïste du Sentier Lumineux.
Arrivé au pouvoir en 1990, l'ancien président avait fui le Pérou pour le Japon, pays natal de ses parents, sur fond d'un énorme scandale de corruption, pour démissionner par fax depuis un hôtel de Tokyo à la fin 2000.
M. Fujimori ayant obtenu la nationalité japonaise, Lima a passé des années à tenter de convaincre Tokyo de l'extrader, en vain. Après une longue bataille juridique, c'est finalement le Chili, où il s'était rendu en 2005, qui avait extradé M. Fujimori en septembre 2007.