Les liens de la Serbie avec l'Union européenne ne peuvent "en aucun cas" avoir d'impact négatif sur sa relation avec Moscou, a déclaré vendredi le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dacic, en visite en Russie.
"Nous sommes un pays qui, géographiquement et politiquement, est lié avec cette partie (occidentale) de l'Europe, mais cela ne peut en aucun cas faire du tort à nos bonnes relations avec la Russie" a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
Belgrade "n'a aucune ambition" d'intégrer l'Otan, dont Moscou voit l'élargissement vers l'Est d'un mauvais oeil, a-t-il ajouté.
La Russie et la Serbie, deux pays de confession chrétienne orthodoxe, entretiennent des relations proches: lors d'une visite à Belgrade en octobre 2014, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré que la Serbie était "l'allié le plus proche" de Moscou.
Depuis l'éclatement de la crise ukrainienne, la diplomatie serbe entretient un équilibre fragile entre le respect de ses obligations envers l'UE -- avec laquelle des négociations d'adhésion ont démarré début 2013 -- et le maintien de ses bonnes relations avec Moscou.
De son côté, la Russie a soutenu Belgrade de nombreuses fois sur des dossiers sensibles, dont celui de l'indépendance de l'ex-province serbe du Kosovo que la Russie, comme Belgrade, ne reconnaît pas.
Moscou a également dénoncé la condamnation pour "génocide" de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, en qualifiant de "politiquement motivé" le verdict du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye.