La Cour pénale internationale (CPI) a fixé au 22 août le début du procès d'un jihadiste malien, qui a l'intention de plaider coupable de participation à la destruction de mausolées du Patrimoine mondial de l'humanité à Tombouctou, au Mali, a-t-elle indiqué.
Les juges ont tenu compte "des observations des parties estimant que le procès durerait quelques jours" pour Ahmad Al Faqi Al Mahdi, un Touareg malien, premier accusé de l'histoire de la CPI à plaider coupable pour crimes de guerre, a-t-elle annoncé mercredi dans un communiqué.
Les procédures à l'encontre de ce dirigeant du groupe jihadiste Ansar Dine à Tombouctou (nord-ouest du Mali) au moment des faits en 2012 sont par ailleurs les premières pour destruction de biens culturels.
Le jihadiste a l'intention de demander pardon à ses compatriotes : il "veut être honnête avec lui-même et veut admettre les actes qu'il a commis", avait affirmé la semaine dernière son avocat, Mohamed Aouini, soulignant que son client se considère comme "un musulman qui croit en la justice".
La CPI a reçu trois demandes de participation aux procédures de la part de victimes, qui en recevront ou non l'autorisation à un stade ultérieur.
La destruction ou le saccage, à coups de pioche, de houe et de burin, à l'été 2012, de quatorze mausolées de saints musulmans Tombouctou par les jihadistes qui contrôlaient alors le nord du Mali au nom de la lutte contre "l'idolâtrie" avait provoqué l'indignation à travers le monde.
Les faits qui sont reprochés à M. Al Faqi Al Mahdi portent sur la destruction partielle ou totale de neuf mausolées et de la porte d'une des plus importantes mosquées de Tombouctou, Sidi Yahia, entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
Selon l'acte d'accusation, il a participé à toutes les étapes de la destruction, de la planification à l'exécution.
L'Unesco a achevé à l'été 2015 la restauration à l'identique de quatorze mausolées détruits.
Fondée entre le XIe et le XIIe siècles par des tribus touareg, tirant sa prospérité du commerce caravanier, Tombouctou est devenue un grand centre intellectuel de l'islam, qui a connu son apogée au XVe siècle.
Les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda avaient pris le contrôle du nord du Mali en mars-avril 2012, après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg.
Ces jihadistes ont été en grande partie mis en déroute par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013, à l'initiative de la France.
Ces procédures interviennent alors que le monde constate avec indignation la destruction de trésors culturels par le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.