Un niveau de violences "épouvantable" au Soudan du Sud (commission)

1 min 32Temps de lecture approximatif

 

Le niveau actuel des violences dans certaines régions du Soudan du Sud, en violation de l'accord de paix, est "épouvantable", a dénoncé jeudi le responsable d'une commission de surveillance du cessez-le-feu lors d'une réunion à Juba, capitale du plus jeune pays du monde.

"Les incidents récents et les combats ayant eu lieu dans différentes régions du pays sont des indications claires de la fragilité de la situation sécuritaire", a déclaré le général éthiopien Molla Hailemariam, qui dirige le Mécanisme de suivi du Cessez-le-feu et des Arrangements sécuritaires transitoires (CTSAMM).

Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, a plongé dans la guerre civile en décembre 2013. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts - le bilan exact reste inconnu - et plus de 2,3 millions de déplacés. Un accord de paix a été signé le 26 août 2015, mais il n'a pas totalement mis fin aux combats.

La CTSAMM dépend de la Commission de surveillance et d'évaluation (JMEC) de l'accord de paix, créée par l'organisation régionale des pays d'Afrique de l'Est (Igad), pour que l'accord, plusieurs fois violé et dont l'application a été maintes fois repoussée, soit enfin mis en oeuvre.

Lors d'une rencontre jeudi à Juba, le général Hailemariam s'est dit "profondément préoccupé" par les récents combats et les "progrès limités" de la mise en oeuvre de l'accord de paix, selon un communiqué parvenu à l'AFP. 

"C'est très inquiétant que les violences se poursuivent, tels les affrontements qui ont éclaté dans (les villes de) Kajo-Keji, dans l'Etat Équatoria-Central, de Raja, dans l'Etat de Bahr el Ghazal occidental, à Leer, dans l'Etat d'Unité, ainsi que les effroyables combats la semaine dernière à Wau", capitale de l'État du Bahr el-Ghazal occidental, a déploré le général.

Dans le cadre de l'accord de paix, le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar est rentré à Juba en avril pour devenir vice-président d'un gouvernement d'unité nationale formé avec le président Salva Kiir.

Les combats continuent toutefois en divers endroits du pays entre des milices aux intérêts souvent locaux et ne s'estimant pas concernées par l'accord de paix.

Près de cinq millions de Sud-Soudanais, soit plus d'un tiers de la population, font face à une insécurité alimentaire "sans précédent", ont en outre prévenu mercredi l'ONU et le gouvernement sud-soudanais.