Des tirs sporadiques pouvaient être entendus lundi matin dans deux quartiers de la capitale sud-soudanaise Juba, au lendemain d'une journée de violents combats, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Ces tirs d'armes automatiques, sans commune mesure avec les combats de la veille, provenaient notamment de Jebel, un des quartiers où les combats de dimanche ont été les plus intenses, et du quartier de Munuki. Un travailleur humanitaire installé à Juba et contacté par l'AFP à Nairobi a confirmé ces tirs.
Dans la nuit, les armes se sont tues tandis que des pluies orageuses s'abattaient sur la capitale, rendant encore plus précaire la situation des personnes ayant fui leur foyer pour s'éloigner des combats.
Sur les radios, un appel à la cessation des hostilités par l'influent Conseil des Eglises du Soudan du Sud tournait en boucle depuis dimanche.
"Nous condamnons tous les actes de violence sans exception. Il est révolu le temps de porter et d'utiliser des armes. A présent, il s'agit de construire une nation pacifique", écrivent les leaders religieux dans ce communiqué radiodiffusé.
Tout au long de cette journée, les troupes loyales au président Salva Kiir ont combattu les ex-rebelles du vice-président Riek Machar, cantonnés dans la capitale en vertu d'un accord de paix signé en août 2015.
L'ONU a fait état de tirs de mortiers, de lance-grenades et d'"armes d'assaut lourdes" à Juba. La présence d'hélicoptères de combat et de chars a également été signalée. Des milliers d'habitants de la capitale se terraient chez eux ou fuyaient leurs maisons, selon des témoins.
On ignore le nombre de victimes des combats de dimanche mais, d'après plusieurs médias locaux citant le ministère de la Santé, 270 personnes, combattants et civils, ont péri dans de premiers affrontements vendredi après-midi.
Les combats de dimanche, au lendemain du 5e anniversaire de l'accession à l'indépendance du Soudan du Sud, font craindre une reprise des combats à grande échelle dans ce pays déchiré depuis décembre 2013 par un conflit dévastateur, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et près de trois millions de déplacés.
Dans la soirée, les Etats-Unis ont réclamé la fin immédiate des combats et annoncé le retrait de Juba de tout le personnel de leur ambassade jugé non essentiel. Dimanche après-midi, l'aéroport de Juba était fermé. Lundi matin, les vols au départ de Nairobi vers Juba avaient été annulés.