Vingt-trois personnes dont des militants anti-esclavagistes ont été inculpées et écrouées mardi en Mauritanie pour "agression contre la force publique", a affirmé à l'AFP une source judiciaire mauritanienne.
Ces personnes avaient été arrêtées le 29 juin, lors d'une émeute provoquée par le déplacement forcé par les autorités des habitants d'un bidonville à Nouakchott. Une dizaine de policiers avaient alors été blessés par les manifestants en colère, d'après les autorités.
"Le procureur a entendu ce (mardi) matin les 23 activistes dans le cadre de la procédure de flagrant délit et les a placés sous mandat de dépôt pour agression contre la force publique", a déclaré cette source sous couvert d'anonymat.
Elles sont également inculpées d'"incitation à la violence et appartenance à une organisation non autorisée" et "leur procès doit intervenir dans un mois", selon la même source.
Ces 23 personnes "appartiennent majoritairement" à l'ONG anti-esclavagiste IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste) interdite par les autorités, a-t-elle dit.
Lundi, la police avait dispersé à Nouakchott, à coup de matraque et de gaz lacrymogènes, des militants de l'IRA qui protestaient contre les arrestations dans leurs rangs et procédé, selon cette ONG, à sept nouvelles interpellations.
Selon les autorités, les habitants du bidonville évacué occupaient un domaine privé. Ils ont été déplacés vers des parcelles de terrain offertes par l'Etat.