L'ancienne ministre burundaise Hafsa Mossi, proche du président Pierre Nkurunziza, a été assassinée mercredi à Bujumbura, a annoncé le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye.
Députée au Parlement de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC), Mme Mossi a été "assassinée à 10H30" (08H30 GMT) dans le quartier de Gihosha, dans l'est de Bujumbura, par "deux criminels dans un véhicule", a indiqué M. Nkurikiye sur son compte twitter.
Membre du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, Mme Mossi avait été successivement ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement (2005-2007), puis ministre aux Affaires de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (2009-2011).
Ancienne journaliste, passée par la télévision nationale (RTNB) et la BBC, Mme Mossi avait aussi été la conseillère en communication du président Nkurunziza.
Plusieurs membres du gouvernement ont exprimé leur émotion après ce meurtre. "Attristé par l'assassinat aujourd'hui à Bujumbura d'Hafsa Mossi (...) Une grande perte pour la Nation et pour l'EAC", a twitté le ministre des Affaires étrangères Alain-Aimé Nyamitwe.
Plusieurs militaires de haut rang proches du pouvoir ont été tués depuis le début de la crise au Burundi, en avril 2015. Mais Mme Mossi est la première politique de premier plan à être assassinée.
Elle s'était montrée très discrète depuis le début de la crise et les motifs de son assassinat n'étaient pas connus mercredi midi.
Bien qu'elle était proche du pouvoir, Mme Mossi n'était pas perçue comme une dure du régime. En juin 2015, elle avait visité avec d'autres parlementaires de l'EAC le camp de réfugiés burundais de Mahama au Rwanda, et n'avait pas pu retenir quelques larmes devant la misère des déplacés.
Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères du Rwanda, un pays qui entretient des relations très difficiles avec le pouvoir burundais, s'est aussi déclarée sur son compte twitter "en deuil pour mon amie burundaise, Hafsa Mossi, juste assassinée à Bujumbura! Une femme bonne et une politique dévouée. Repose en paix ma soeur!"
Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature pour un troisième mandat, avant d'être réélu en juillet. Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.