Vingt-quatre militants de la société civile gabonaise proche de l'opposition arrêtés samedi en marge d'un meeting pro-Bongo ont été incarcérés sur décision du parquet de Libreville, a-t-on appris jeudi auprès d'un de leurs avocats.
Les 24 activistes ont été placés mercredi soir sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville pour au moins 10 jours pour "atteintes à l'ordre public et destruction de biens publics et privés", a expliqué à l'AFP Me Moubeyi Bouale. Le parquet a ouvert une information judiciaire.
Parmi eux, Jean-Rémi Yama, leader d'une des principales plateformes syndicales contestataires de la fonction publique, est en outre accusé d'incitation à la violence.
Au total 26 personnes avaient été arrêtées, dont "cinq casseurs identifiés", avait indiqué dimanche une source officielle. Des pierres avaient été lancées vers la police depuis un rassemblement d'opposants à proximité d'une réunion publique du président sortant Ali Bongo Ondimba devant des milliers de personnes pour marquer le dépôt de sa candidature au scrutin du 27 août.
"Leurs dossiers sont vides, il n'y a absolument aucune preuve des infractions qui leur sont reprochées. C'est une manière de les mettre en quarantaine" pour des raisons politiques, a dénoncé Me Moubeyi Bouale.
A moins de deux mois du scrutin, pouvoir et opposition multiplient les invectives, laissant craindre une campagne tendue dans ce pays réputé calme de 1,8 million d'habitants.
Dix-neuf personnalités ont déposé leur candidature pour l'élection présidentielle à un seul tour, donnant lieu à des recours de l'opposition pour contester le dossier du président Bongo, accusé par ses détracteurs d'avoir falsifié son état-civil.
Face à lui, plusieurs anciens caciques du régime, aujourd'hui dans l'opposition, sont candidats, comme l'ex-président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping, l'ancien président de l'Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama, et l'ancien gouverneur de la Banque des Etats d'Afrique centrale, Casimir Oye Mba.