De nombreux pays ont fait état de leur préoccupation face à l'évolution de la situation en Turquie, où une tentative de coup d'Etat militaire était en cours dans la nuit de vendredi à samedi.
Le président des Etats-Unis Barack Obama a exhorté toutes les parties en Turquie à soutenir le gouvernement turc "démocratiquement élu" du président Recep Tayyip Erdogan, selon un communiqué de la Maison Blanche.
M. Obama a aussi appelé à "faire preuve de retenue et éviter violence ou bain de sang" en Turquie, où 42 personnes, dont des civils et des policiers, ont été tuées à Ankara et où des soldats ont tiré sur la foule à Istanbul.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé un retour rapide et pacifique du pouvoir civil en Turquie. "Les interférences des militaires dans les affaires de n'importe quel Etat sont inacceptables", a déclaré M. Ban dans un communiqué. "Il est crucial de réinstaurer le pouvoir civil et l'ordre constitutionnel rapidement et pacifiquement en accord avec les principes de la démocratie", a-t-il ajouté.
L'Union européenne a appelé elle aussi à un "retour rapide à l'ordre constitutionnel en Turquie", dans un communiqué commun du président du Conseil Donald Tusk, de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et de la chef de la diplomatie européenne.
"Nous continuons à suivre de près les développements et à nous coordonner avec les 28 Etats membres de l'UE" face à la tentative de coup d'Etat qui secoue la Turquie, "partenaire clé" de l'UE, ont-ils assuré, s'exprimant depuis la Mongolie, où se tient depuis vendredi le 11e sommet Europe-Asie (Asem).
La Russie est "extrêmement inquiète" de la situation, a déclaré dans la nuit le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, précisant que le président Vladimir Poutine était "tenu constamment informé".
En visite à Moscou, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a dit espérer la paix, la stabilité et la "continuité" du pouvoir en Turquie, tandis que son homologue russe Sergueï Lavrov a appelé les Turcs à "éviter tout affrontement meurtrier" et demandé à ce que les problèmes de la Turquie soient "résolus dans le respect de la Constitution". MM. Kerry et Lavrov, qui ont eu plus de 12 heures de négociations largement consacrées à la Syrie, sont apparus devant la presse au moment de l'annonce d'une tentative de coup d'Etat militaire en Turquie.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a appelé au "calme" et au "respect total des institutions démocratiques en Turquie", "allié estimé" de l'alliance militaire.
La France a également demandé d'"éviter toute violence" et de "respecter l'ordre démocratique" en Turquie, incitant "les Français actuellement présents en Turquie à ne pas sortir", selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangère.
En Grèce, voisine de la Turquie, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a fait part de son "soutien au gouvernement démocratiquement élu" de Turquie via un contact de ses services avec ceux de M. Erdogan, a indiqué une source gouvernementale grecque.
La chaîne publique grecque Ert1 a interrompu ses programmes pour rendre compte en direct des évolutions en Turquie.
En Iran, également limitrophe de la Turquie, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a fait part de la "grande inquiétude" de son pays, a rapporté le site du gouvernement iranien. "Nous exprimons notre grande inquiétude devant les événements qui sont en train de se produire en Turquie. La stabilité, la démocratie et la sécurité des Turcs sont une priorité", a affirmé M. Zarif, soulignant "la nécessité de préserver l'unité" dans ce pays.
A Bruxelles, le Premier ministre belge Charles Michel a demandé via Twitter aux ressortissants de son pays présents en Turquie de "rester chez eux". Le ministère des Affaires étrangères belge a recommandé aux touristes de "rester sur place, à l'intérieur jusqu'à ce que situation se clarifie".
La compagnie aérienne grecque Aegan Airlines a annoncé l'annulation de ses vols prévus samedi sur Istanbul et Izmir, la grande ville turque de la côte égéenne. La compagnie aérienne allemande Lufthansa a pour sa part indiqué qu'elle annulait ses vols entre l'Allemagne et la Turquie jusqu'à la mi-journée.