L'état d'urgence en vigueur au Mali depuis avril et qui expirait ce vendredi n'a pas été "prolongé", a affirmé à l'AFP un responsable gouvernemental malien.
"Nous n'avons pas prolongé l'état d'urgence", a dit ce responsable joint au ministère de l'Administration territoriale (Intérieur), sans plus de détails.
Cette mesure d'exception donnait notamment plus de possibilités d'intervention aux forces de sécurité et de restreindre les rassemblements.
Elle avait été rétablie le 4 avril au Mali pour dix jours, puis prorogée jusqu'à ce vendredi pour, selon le gouvernement, permettre "de poursuivre la lutte contre le terrorisme et les autres menaces à la sécurité des personnes et de leurs biens sur l'ensemble du territoire national".
L'état d'urgence avait été proclamé dans le pays une première fois pour dix jours au soir de l'attaque par des jihadistes de l'hôtel Radisson Blu de Bamako, le 20 novembre 2015 (20 morts, outre deux assaillants tués), et de nouveau le 21 décembre pour dix jours.
Le 31 décembre, il avait été prorogé pour trois mois, jusqu'au 31 mars, puis réinstauré le 4 avril pour dix jours.
Le Mali est régulièrement confronté à des attaques contre ses forces de sécurité mais aussi contre les forces étrangères - de la France et sous mandat de l'ONU - depuis le déclenchement, en janvier 2013, d'une intervention militaire contre des groupes jihadistes, qui se poursuit actuellement.
Ces groupes armés liés à Al-Qaïda ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 à janvier 2013, à la faveur de la déroute de l'armée face à une rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée. Ils ont été dispersés et en grande partie chassés par l'intervention militaire internationale.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix entre le gouvernement, des groupes armés qui le soutiennent et l'ex-rébellion, censé isoler définitivement les jihadistes.