La majorité des Américains pense que les relations interraciales se dégradent aux États-Unis, selon un sondage publié samedi, à la suite d'une série de fusillades meurtrières à caractère raciste.
L'enquête commandée par le quotidien Washington Post et la chaine ABC News a relevé que 63% des Américains pensent que les relations interraciales sont "généralement mauvaises". Au printemps, ils n'étaient que 48% dans ce cas, selon un sondage du centre de recherche Pew Research.
Ce malaise national autour du racisme fait suite à la fusillade début juillet opérée par un tireur embusqué noir prenant pour cible des policiers blancs à Dallas au Texas, fusillade advenue la même semaine où deux Noirs (à Baton Rouge en Louisiane et St Paul au Minnesota) sont morts sous les balles de la police.
Une écrasante majorité d'Américains (83%) estime même que le prochain président des Etats-Unis, élu en novembre, doit avoir comme priorité "majeure" l'amélioration des relations entre les races, toujours selon ce sondage.
Et 58% des 1.003 personnes interrogées font confiance à la candidate démocrate à l'élection présidentielle Hillary Clinton pour se charger des relations interraciales. C'est plus du double de ceux qui font confiance pour ces questions à son rival républicain Donald Trump (26%), qui s'est forgé une certaine réputation pendant la campagne, grâce à une rhétorique basée sur la division raciale.
A la lumière des récents pics de violence, le président Barack Obama a de nombreuses fois appelé à l'unité.
"Les failles les plus profondes de notre démocratie ont soudain été dévoilées, et peut-être même élargies," a déclaré à Dallas le président durant la commémoration en l'honneur des policiers abattus.
"Je suis ici pour dire que nous devons rejeter le désespoir. Je suis ici pour insister sur le fait que nous ne sommes pas aussi divisés qu'il y paraît", a-t-il assuré.