La Colombie pourra organiser un référendum pour ratifier l'accord de paix final avec la guérilla des Farc et mettre un teme à un demi-siècle de conflit armé, a décidé lundi la Cour constitutionnelle dans un jugement salué par le président Juan Manuel Santos.
"Le feu vert a été donné pour que ce soit nous, les Colombiens, qui approuvions par notre vote cet accord de paix", a déclaré M. Santos dans une allocution télévisée peu après l'annonce de la décision de la Cour constitutionnelle.
Il a rappelé "l'engagement solennel" qu'il avait pris en ce sens lorsqu'il avait lancé il y a près de quatre ans les négociations avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
"Je vous ai promis de le faire, parce que la paix est une intention et un objectif national, pour tous les Colombiens sans exception", a déclaré le président.
La chambre plénière de la Cour, qui veille au respect de la Carta Magna (Constitution), a débattu pendant plus de huit heures sur le rapport du magistrat Luis Ernesto Vargas portant sur la légalité du projet de loi, déjà approuvé par le Congrès.
La plus haute instance judiciaire colombienne "a déclaré conforme à la Constitution" le mécanisme par lequel le président pourra convoquer les Colombiens à se prononcer sur l'accord final de paix avec le principal et plus ancien groupe rebelle du pays, a annoncé lors d'une conférence de presse la présidente de la Cour constitutionnelle, Maria Victoria Calle.
"La publication de l'accord final se fera simultanément à la présentation du rapport du président du Congrès sur la convocation d'un référendum, afin que le peuple et le Congrès puissent connaître opportunément le contenu de l'accord", a stipulé la Cour.
Le vote n'a pas été unanime, mais à la majorité. "Cela a varié selon les articles. Pour certains il y avait 7 voix contre 2, et pour d'autres 6 contre 3", a confié à l'AFP une source proche de la Cour.
Le gouvernement du président Santos et les Farc, une organisation marxiste apparue après un soulèvement paysan en 1964, négocient la paix à Cuba depuis novembre 2012.
Le 23 juin dernier, ils se sont accordés sur les conditions d'un cessez-le-feu définitif et du désarmement des rebelles.
Le conflit armé en Colombie, impliquant guérillas, paramilitaires et forces gouvernementales, a fait environ 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.