Le chef égyptien de l'équipe des enquêteurs sur le crash de l'avion russe il y a une semaine en Egypte a affirmé samedi qu'"aucune conclusion" n'avait encore émergé quant à l'origine de la "dislocation" de l'appareil survenue après 23 minutes de vol.
"La commission d'enquête considère avec une grande attention tous les scénarios possibles pour élucider les causes de cet accident et n'a atteint aucune conclusion jusqu'à présent dans ce sens", a déclaré Ayman el-Mokaddem lors d'une conférence de presse au Caire.
Les observations initiales des enquêteurs, notamment "l'extrême dispersion des débris sur une distance de plus de 13 km indiquent une dislocation de l'appareil en vol", a poursuivi le président de la commission qui rassemble 47 enquêteurs et 11 experts égyptiens, russes, français, allemands et irlandais.
"Les premières observations ne permettent pas d'identifier l'origine de la dislocation de l'appareil", selon M. el-Mokaddem.
Les données des deux "enregistreurs de vols ont pu être téléchargées avec succès", expliquait-il en évoquant l'enregistreur des données de vol (Flight Data Recorder, FDR) et l'enregistreur des sons et voix dans le cockpit (Cockpit Voice Recorder, CVR). "Le temps écoulé entre le décollage et les dernières données enregistrées est de 23 minutes et 14 secondes", selon le chef des enquêteurs.
A l'écoute du CVR, "un bruit est entendu à la dernière seconde de l'enregistrement", a-t-il poursuivi sans préciser quel type de bruit, ajoutant seulement: "des laboratoires spécialisés procéderont à une analyse spectrale pour identifier la nature de ce bruit".
Enfin, invoquant des "informations de presse qui se disent fondées sur des déclarations de services officiels de renseignements et qui tendent à privilégier un certain scénario", il a déploré que "la commission d'enquête n'ait reçu communication d'aucune information ou preuve dans ce sens et presse les sources de ces rapports à remettre à la commission toute information qui pourrait l'aider à mener à bien sa mission".
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri avait affirmé dans la journée que l'enquête n'avait pas encore permis de dégager une explication.
"Nous n'avons écarté aucune possibilité mais il n'y a pas encore d'hypothèse avant que l'enquête soit finie et qu'un rapport complet soit prêt", a-t-il dit dans une conférence de presse au Caire.
Une source proche du dossier a indiqué vendredi à l'AFP que l'analyse des deux boîtes noires, croisée avec des relevés sur les lieux du crash, permettait de "privilégier fortement" l'hypothèse d'un attentat à la bombe.