Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi soir à Nantes pour dénoncer l'attaque contre un squat occupé par une cinquantaine de migrants, cible dans la nuit de samedi à dimanche d'un jet de cocktails Molotov, a constaté une journaliste de l'AFP.
Rassemblés place Royale, les manifestants, 350 selon la police, sont ensuite partis en cortège, aux cris de "Solidarité, solidarité", jusqu'à la préfecture, derrière une banderole reprenant les mots prononcés par la militante anti-raciste américaine Angela Davis le 10 mai à Nantes: "Le sort réservé aux migrants aujourd'hui dans le monde est un crime contre l'humanité".
"Ce rassemblement a pour but d'appeler la population à se dresser contre l'acte innommable et criminel commis dimanche (...) et de réclamer des logements dignes pour toutes les personnes migrantes", a déclaré Jean-Luc Landas, membre du collectif de soutien aux expulsés de la rue des Stocks, à l'initiative de la manifestation.
Vers minuit samedi, alors que les occupants s'apprêtaient à dormir, deux engins incendiaires ont été lancés par un ou plusieurs inconnus par une fenêtre de la maison du quartier Chantenay, squattée depuis près d'un an, provoquant un début d'incendie, éteint par des migrants.
"Cette agression s'inscrit dans une suite d'actes "dirigés depuis des semaines contre les migrants et les associations qui les soutiennent", a déploré M. Landas.
"Bien que cet acte ne soit pas revendiqué, il porte la marque de groupes +identitaires+ d'extrême droite qui font de la chasse aux immigrés et de la haine des étrangers, un fonds de commerce particulièrement nauséabond", a également dénoncé l'intersyndicale CGT-CFDT-Unsa-FSU-Solidaires, qui a appelé à la manifestation à laquelle ont participé notamment des élus de la ville de Nantes et des représentants de plusieurs partis politiques.