La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a salué jeudi l'accord de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des Farc, tout en appelant à de "véritables" poursuites contre les auteurs de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
"L'accord de paix reconnaît la place centrale des victimes dans ce processus et leurs aspirations légitimes à la justice", a déclaré Mme Bensouda dans un communiqué.
"Ces aspirations doivent être prises en compte, en s'assurant que les auteurs de crimes graves seront véritablement remis à la justice", a-t-elle ajouté.
L'ancien procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo avait ouvert en 2006 des examens préliminaires afin d'établir si une enquête à part entière de la CPI était justifiée, les tribunaux colombiens étant incapables ou non désireux de juger des crimes contre l'humanité, de guerre ou de génocide qui pourraient avoir été commis lors du conflit qui a duré 52 ans.
Dans la foulée de l'annonce de l'accord, le 25 août, le président colombien Juan Manuel Santos a rappelé le droit des victimes à réparation et la création d'une Juridiction spéciale pour la paix, assurant qu"'il n'y aura pas d'impunité pour les responsables des crimes les plus graves".
"Les promesses doivent devenir réalité si le peuple de Colombie veut recueillir les dividendes de la paix", a encore déclaré Fatou Bensouda.
L'accord de paix conclu, à l'issue de quatre ans de négociations, met fin à un conflit complexe qui a impliqué plusieurs guérillas d'extrême-gauche, dont l'Armée de libération nationale (ELN, encore active), des milices paramilitaires d'extrême-droite et l'armée, faisant au moins 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés