La guérilla des Farc, l'un des acteurs du conflit qui déchire la Colombie depuis plus d'un demi-siècle, est issue d'une insurrection paysanne en 1964 et compte encore 7.000 hommes armés.
Voici les cinq périodes clés des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), appelées à se reconvertir en mouvement politique légal :
- 1964 : la fondation
Le 27 mai 1964 est considéré comme la date de naissance des Farc car c'est le jour du premier combat d'un groupe de paysans, emmenés par Pedro Antonio Marin, plus connu sous ses noms de guerre Manuel Marulanda Vélez ou "Tirofijo", à la suite d'une offensive de l'armée contre Marquetalia, localité du centre de la Colombie considérée par le gouvernement conservateur du président Guillermo Leon Valencia comme une "république indépendante" d'influence communiste.
- 1984, 1991, 1999 : trois processus de paix, trois échecs
La première tentative de dialogue de paix entre le gouvernement et les Farc a débuté le 28 mars 1984 sous la présidence de Belisario Betancur, à la faveur d'une trêve bilatérale. Ces négociations avorteront en 1987, comme les suivantes entamées en 1991 sous César Gaviria et en 1999 sous Andrés Pastrana. Ce dernier processus, qui a duré jusqu'en 2002, est connu sous le nom de Dialogues du Caguan, du nom de la zone démilitarisée de 42.000 km2 dans le sud du pays où les guérilleros s'étaient rassemblés durant les pourparlers.
- Années 1990 : l'escalade rebelle
Les années 1990 ont été marquées par une stratégie des Farc incluant les enlèvements de civils contre rançon et des attaques contre des villages, des bases militaires, des postes de police. Ainsi la prise de la localité amazonienne de Mitu en 1998, qui s'est soldée par 37 morts et 61 policiers séquestrés, et le massacre de Bojaya en 2002, avec 79 morts.
Mais c'est sans doute la prise d'otage de l'ex-candidate présidentielle Ingrid Betancourt en 2002 qui a eu le plus de retentissement à l'étranger. La captivité de cette Franco-Colombienne, libérée par l'armée en 2008, est devenue un symbole du drame des Colombiens séquestrés par les rebelles, certains pendant dix ans.
- Années 2000 : le Plan Colombie et l'offensive de l'Etat
Les Etats-Unis et le gouvernement d'Andrés Pastrana lancent en 2000 le Plan Colombie de lutte contre le trafic de drogue, qui sera élargi ensuite à la guérilla. Débute alors une décennie de féroce offensive contre les Farc, dirigée par le président Alvaro Uribe (2002-2010), qui a juré de vaincre militairement les rebelles. En 2008, après la mort apparemment naturelle de "Tirofijo", l'armée abat Luis Edgar Devia, alias Raul Reyes, responsable international des Farc, lors d'une opération en Equateur, près de la frontière. La décapitation de la guérilla se poursuit sous la présidence de Juan Manuel Santos : en 2010 le chef militaire Jorge Briceño, surnommé "Mono Jojoy", est tué dans un bombardement, puis en 2011 tombe Guillermo Saenz, alias Alfonso Cano, le successeur de "Tirofijo".
- 2012-2016 : vers la fin de la confrontation et la paix
Le 18 octobre 2012, à l'initiative de M. Santos et du nouveau leader des Farc, Rodrigo Londoño, alias Timoleon Jiménez ou "Timochenko", est lancé à Oslo un nouveau processus de paix, qui débute formellement en novembre à La Havane, avec la Norvège et Cuba comme pays garants, le Chili et le Venezuela comme accompagnants. Près de quatre ans plus tard, le 24 août 2016, Farc et gouvernement concluent des accords de paix, qui doivent être signés lundi par les deux leaders lors d'une cérémonie à Carthagène des Indes, sur la côte caraïbe (nord). Il seront ensuite soumis à l'approbation des Colombiens lors d'un référendum le 2 octobre.