Les pays membres de l'Union européenne se préparent à suspendre les sanctions prises contre les Farc, même si les guérilleros colombiens resteront sur sa liste des organisations terroristes, a-t-on appris lundi de source diplomatique à Bruxelles.
"Nous préparons la suspension (...) Dès que l'accord sera signé, les sanctions seront suspendues, même si les Farc resteront pour l'instant sur la liste terroriste de l'UE", a déclaré à l'AFP une source diplomatique, sous couvert d'anonymat.
Le Conseil de l'UE, qui représente les Etats membres, a besoin de l'accord de toutes les capitales européennes pour suspendre ces sanctions, une procédure qui devrait intervenir dans les heures suivant la signature historique de l'accord de paix entre la guérilla des Farc et le gouvernement colombien.
L'accord, conclu le 24 août à La Havane, doit être signé par le président et le commandant en chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) lors d'une cérémonie qui commence à lundi à 17H00 heures locales (22H00 GMT).
Au sein de l'UE, 27 pays ont déjà donné leur approbation, la Slovaquie se réservant pour ne donner son accord, pour des raisons "symboliques", qu'après la signature officielle à Carthagène (nord de la Colombie), ont expliqué des sources européennes.
La suspension des sanctions durera six mois et sera réexaminée au cours de cette période, ont-elles ajouté.
"Les Farc pourraient être retirées de la liste plus tard", a ajouté une des sources diplomatiques.
L'ambassadrice de l'UE en Colombie, Ana Paula Zacarias, a déclaré dimanche dans une interview à la chaîne colombienne RCN que les 28 pourraient retirer le mouvement marxiste de cette liste noire après une procédure de six mois, période durant laquelle les Etats membres pourraient "avoir des contacts politiques avec des éléments de la guérilla".
L'UE a inscrit depuis 2002 la guérilla colombienne, en rebellion contre le gouvernement colombien depuis 1964, sur sa liste des organisations terroristes.
Les pays européens ont en conséquence gelé les fonds et avoirs financiers des membres des Farc.
Les États-Unis quant à eux maintiennent également la guérilla marxiste sur sa liste des organisations terroristes.