Le président gabonais Ali Bongo Ondimaba a prêté serment mardi pour un deuxième septennat, quatre jours après la validation de sa réélection par la Cour constitutionnelle qui a rejeté la requête de son rival Jean Ping.
"Je jure de consacrer toutes mes forces au bien du peuple gabonais, en vue d'assurer son bien-être et de le préserver de tout dommage, de respecter et de défendre la Constitution et l'Etat de droit", a récité le chef de l'Etat, 57 ans, main gauche sur la Constitution et main droite levé vers le drapeau vert-jaune-bleu du Gabon.
Pour saluer son investiture, des coups de canon ont alors été entendus près du palais présidentiel siège de la cérémonie.
M. Bongo a prêté serment devant la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, qui a préalablement rappelé la décison des neuf juges constitutionnels rendue dans la nuit de vendredi à samedi: Ali Bongo a été élu avec 50,66% des suffrages (172.990 voix) face à Jean Ping (47,24%, 161.287 voix).
M. Ping parle d'un "déni de justice" et s'est de nouveau proclamé samedi "le président clairement élu" du Gabon, sans se prononcer sur l'appel au dialogue lancé par Ali Bongo.
Le chef de l'Etat devait ensuite prononcer une allocution devant les corps constitués du Gabon (Parlement, cour constitutionnelle...) et ses invités étrangers.
Quatre chefs d'Etat africains (Mali, Niger, Togo, Sao Tomé) assistaient à la prestation de serment ainsi que les Premiers ministres du Sénégal, du Tchad, du Congo, de la Centrafrique et du Maroc.
La France était représentée par son ambassadeur à Libreville, tout comme les Etats-Unis.
"Qu'ils viennent ou pas, ça ne change rien puisque la France n'a plus de diplomatie. C'est Bruxelles qui donne le la", a commenté le porte-parole du gouvernement Bilie-By-Nze.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a regretté samedi que l'examen des recours n'ait pas levé "tous les doutes" sur la réélection du président gabonais.
Les observateurs électoraux de l'Union européenne ont aussi "regretté" dimanche que la Cour "n'ait pas été en mesure de rectifier de manière satisfaisante les anomalies observées" lors du scrutin présidentiel du 27 août.