Le président américain Barack Obama a levé jeudi les sanctions imposées contre l'ex-homme fort du Liberia Charles Taylor, qui purge au Royaume-Uni une peine de 50 ans de prison pour crimes contre l'humanité.
Cette mesure, largement symbolique, met fin à des sanctions vieilles d'une décennie à l'encontre de l'ancien président libérien et ses proches pour leur rôle dans la guerre civile en Sierra-Leone (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts et des milliers de civils mutilés.
Charles Taylor, chef de guerre pendant la guerre civile au Liberia (1989-1995), avait été élu à la présidence en 1997. Il avait quitté le pouvoir et le pays en 2003, avant d'être arrêté en 2006. Il avait comparu devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), accusé d'avoir aidé et encouragé une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de ce pays en fournissant armes, munitions et autres aides logistiques au Front révolutionnaire uni (RUF) en échange de diamants.
Condamné en 2012 à 50 ans de prison pour crimes contre l'humanité, il est actuellement détenu dans une prison de haute sécurité au Royaume-Uni.
Dans une lettre aux responsables du Congrès américain, le président Obama a expliqué que ces sanctions étaient désormais inutiles en raison de la condamnation de Charles Taylor et la "capacité amoindrie" de ses alliés pour "saper les progrès du Liberia".
Ellen Johnson Sirleaf a succédé à Charles Taylor à la tête du Liberia en 2006. La Prix Nobel de la Paix 2011 a notamment été saluée par les Occidentaux dans la lutte contre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. Le Liberia a été le pays le plus touché, enregistrant près de 4.800 morts et plus de 10.500 infections. Le pays a été déclaré exempt de transmission le 3 septembre.