La peine de 12 ans de prison de l'ex-chef de milice congolais Germain Katanga a été réduite à 8 ans et 4 mois, notamment pour sa bonne conduite, a annoncé vendredi la Cour pénale internationale, précisant que sa libération anticipée aurait donc lieu le 18 janvier.
M. Katanga, 37 ans, avait été jugé coupable de complicité dans l'attaque d'un village du nord-est de la RDC ayant fait environ 200 morts.
"Trois juges de la Chambre d'appel de la CPI (...) ont réexaminé la peine prononcée à l'encontre de Germain Katanga et ont décidé de la réduire", a indiqué la Cour dans un communiqué.
La CPI a notamment noté "la volonté de M. Katanga, dès le début et de façon continue, de coopérer avec la Cour dans ses enquêtes et poursuites", ainsi que "le comportement de M. Katanga en détention, qui a démontré qu'il désavoue ses crimes".
Germain Katanga, transféré en 2007 à la CPI, avait plaidé pour sa libération anticipée début octobre, exprimant des "regrets" ainsi que de la tristesse pour les victimes de ses crimes. Il avait dit vouloir devenir agriculteur en Ituri, dans le nord-est de la RDC.
Selon les règles de la Cour, les personnes condamnées ayant purgé les deux tiers de leur peine peuvent en demander la réduction aux juges. Le temps passé en détention avant le jugement est déduit de la peine.
"Les juges ont en particulier noté que M. Katanga avait à plusieurs reprises et publiquement assumé sa responsabilité pour les crimes pour lesquels il a été condamné, et exprimé ses regrets pour le préjudice causé aux victimes par ses actes", a ajouté la même source.
Un appel contre la réduction de peine n'est pas possible, a assuré à l'AFP un porte-parole de la CPI, mais l'accusation avait d'ores et déjà dit en octobre ne pas être opposée à une libération anticipée.
La CPI avait jugé en mars 2014 que Germain Katanga s'était rendu coupable de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Il est la deuxième personne condamnée par la CPI, entrée en fonction à La Haye en 2003.
Selon les juges, il avait facilité et coordonné l'approvisionnement en armes des membres de sa milice qui avaient attaqué le 24 février 2003 le village de Bogoro, tuant 200 personnes environ, par balle ou à la machette.
Surnommé Simba (le lion) pour sa férocité, Germain Katanga était le commandant des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI), une milice créée fin 2002 avec un soutien ougandais.
De nombreux membres des FRPI, des ethnies lendu et ngiti, sont soupçonnés d'avoir participé à des massacres à caractère ethnique dirigé contre des Hema, une autre ethnie de la région.
"Les juges ont par ailleurs considéré que la libération anticipée de M. Katanga pourrait donner lieu à une certaine instabilité sociale en RDC, mais n'ont pas trouvé de preuve suggérant que cela serait d'un niveau significatif", a conclu la CPI.