Le patron des forces de l'Otan en Afghanistan doit présenter mercredi les résultats de l'enquête menée par l'armée américaine concernant le bombardement de l'hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) dans la ville afghane de Kunduz en octobre, qui a tué 30 personnes.
Le général John Campbell, qui commande à la fois les forces américaines en Afghanistan et l'ensemble des quelque 13.000 soldats étrangers de l'Otan dans le pays, doit s'exprimer au quartier général de l'Alliance atlantique à Kaboul à 14H30 GMT, selon un communiqué de l'armée américaine.
Il va "présenter les résultats de l'enquête américaine", l'une des trois investigations en cours, avec celles de l'Otan et de l'armée afghane, lancées après le drame qui a coûté la vie à 30 personnes.
L'enquête américaine a été dirigée par trois généraux américains, dont aucun n'appartient à l'état-major de l'Otan en Afghanistan.
Le général Campbell a déjà indiqué que la frappe américaine avait été demandée par l'armée afghane, persuadée que des combattants talibans s'étaient cachés à l'intérieur de l'établissement. Il a aussi assuré devant une commission du Congrès américain, que les forces américaines "ne prenaient pas pour cible" les hôpitaux, même si des ennemis y sont soignés.
La question porte par conséquent sur les défaillances au sein de la chaîne de commandement américaine, qui ont abouti à la décision de mener un raid sur l'hôpital de MSF.
A l'époque, les forces afghanes étaient engagées dans de féroces combats avec les talibans dans Kunduz, grande ville du nord, alors aux mains des insurgés.
Si MSF a récemment admis qu'une "vingtaine de talibans" étaient bel et bien soignés dans son hôpital, l'ONG affirme que ses équipes avaient transmis les coordonnées GPS de l'hôpital aux armées afghane et américaine avant le raid.
Elle avait en outre prévenu les états-majors dès que les premières bombes sont tombées dans la nuit du 2 au 3 octobre, ce qui n'a pas empêché le bombardement de se poursuivre pendant près d'une heure.
Le président Barack Obama a présenté ses excuses à MSF, mais l'ONG demande une enquête internationale indépendante sur ce bombardement, "qui pourrait être un crime de guerre", assurant ne pas faire confiance à celle menée par le Pentagone.