L'armée US va expliquer son raid sur l'hôpital de MSF par une série d'erreurs (presse)

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L'armée américaine doit expliquer mercredi une série de défaillances humaines et techniques pour expliquer son bombardement d'un hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) en Afghanistan, qui a fait 30 morts en octobre, selon le New York Times.

Le patron des forces de l'Otan en Afghanistan doit présenter officiellement mercredi les résultats de l'enquête menée par l'armée américaine sur ce raid, l'une des trois investigations en cours, avec celles de l'Otan et de l'armée afghane.

"C'est une combinaison de facteurs", a déclaré un haut responsable du département américain de la Défense, interrogé par le New York Times avant cette explication officielle qui doit avoir lieu à Kaboul.

Deux responsables américains au fait de l'enquête évoquent sous couvert d'anonymat un enchaînement d'erreurs humaines, manquements aux procédures et défaillances techniques, rapporte le quotidien américain.

Le raid devait viser initialement un bâtiment des services de renseignement afghans à Kunduz (nord) conquis par les talibans, mais "les membres de l'équipage n'ont pas pu s'appuyer sur les outils de navigation de l'avion pour localiser leur cible", selon le journal. "A défaut, ils se sont fiés à la description des lieux par les troupes au sol", et ont frappé "par erreur" l'hôpital situé à proximité.

Les responsables interrogés ont également souligné que le raid ne respectait pas certaines des règles d'engagement de l'armée américaine en Afghanistan.

Un responsable également informé de l'enquête a indiqué au Wall Street Journal qu'"une certaine confusion régnait quant à ce sur quoi ils tiraient". "S'il n'y en avait pas eu, cela ne serait pas arrivé", a-t-il ajouté.

MSF souligne que ses équipes avaient transmis les coordonnées GPS de l'hôpital aux armées afghane et américaine avant le raid et prévenu les états-majors dès les premières bombes dans la nuit du 2 au 3 octobre.

A ce moment-là, les forces afghanes étaient engagées dans de violents combats avec les talibans dans Kunduz, grande ville du nord, alors aux mains des insurgés.

L'ONG demande une enquête internationale indépendante sur ce bombardement, "qui pourrait être un crime de guerre", assurant ne pas faire confiance à celle menée par le Pentagone.