Des délégués du pouvoir et de l'opposition ont repris vendredi à Kinshasa des négociations menées sous l'égide de l’Église catholique pour sortir la République démocratique du Congo de la crise provoquée par le maintient au pouvoir du président Joseph Kabila, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les échanges mettent face à face les signataires de l'accord d'octobre passé entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition, autorisant M. Kabila de rester au pouvoir jusqu'à l'élection d'un successeur d'un côté, et les détracteurs de cette entente de l'autre.
Les discussions ont repris vendredi après-midi à huis clos dans le cadre d'une commission constituée de huit délégués de chaque camp.
"La signature de l'accord est suspendue à ce que fait [cette] commission de seize" délégués, a confié à l'AFP Mgr Fridolin Ambongo, vice-président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).
Une dizaine de femmes réclamant une issue des discussions ont pénétré au siège de la Cenco brandissant des affiches sur lesquelles on pouvait lire: "pas d'accord, pas de sortie pour les dialoguistes".
Jeudi, la Cenco avait exprimé son intention de mettre un terme à ces négociations vendredi. Commencées le 8 décembre à l'initiative des évêques, ces discussions ont été suspendues la veille de Noël sans accord malgré une nuit entière de débat.
Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. La Constitution lui interdit de se représenter. Après le report sine die de la présidentielle qui aurait dû avoir lieu cette année, son second mandat s'est achevé le 20 décembre dans un climat de violences meurtrières.
État-continent de plus de 70 millions d'habitants, la RDC n'a jamais connu de transition pacifique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique en 1960. Ce pays a été ravagé entre 1996 et 2003 par deux guerres qui ont fait au moins trois millions de morts et sa partie orientale reste déchirée par de multiples conflits armés depuis plus de vingt ans.