La Colombie va déployer 2.200 policiers et militaires supplémentaires dans la région troublée du Catatumbo, frontalière du Venezuela, afin d'y contrecarrer la présence de l'ELN, dernière guérilla active de ce pays, et de gangs criminels, a annoncé lundi le gouvernement.
"Des instructions très claires ont été données ces dernières 72 heures pour renforcer notre présence militaire et policière dans le Catatumbo (nord-est, Norte de Santander). Nous allons passer de 6.300 à 8.500 hommes, soit 2.200 soldats et policiers supplémentaires dans cette région", a déclaré à la presse le ministre de la Défense, Luis Carlos Villegas.
Le ministère a précisé dans un communiqué que l'objectif était de "garantir" la sécurité des habitants et de combattre "toute menace" provenant des gangs de trafiquants de drogue ou de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), avec laquelle le gouvernement a entamé des pourparlers de paix la semaine dernière.
M. Villegas a souligné qu'il s'agissait aussi d'assurer la sécurité de la zone de Tibu, l'une des 26 du pays où les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) se rassemblent actuellement pour déposer leurs armes sous la supervision de l'ONU, aux termes de l'accord de paix signé fin novembre.
Le ministre a ajouté que ces effectifs supplémentaires allaient être intégrés à des unités des forces spéciales déployées dans cette région qui est une plaque-tournante du trafic de drogue et où se trouvent de nombreuses plantations illicites, notamment de coca, composant de base de la cocaïne.
La Colombie est déchirée depuis les années 60 par une confrontation armée dans laquelle ont été impliqués une trentaine de guérillas, des paramilitaires d'extrême droite et les forces de l'ordre, et ayant fait au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
Elle est en outre le premier producteur mondial de coca avec 96.000 hectares de plantations et de cocaïne avec 646 tonnes en 2015, selon l'ONU.