Deux Marocains et un Nigérian, "présumés terroristes", ont été arrêtés entre fin mars et début avril à Dakar, où ils demeuraient détenus en attendant la fin d'enquêtes en cours, selon un communiqué de la police sénégalaise reçu mercredi par l'AFP.
Dans le communiqué, daté de mardi, le Bureau des relations publiques de la police sénégalaise parle d'"un Nigérian et deux Marocains présumés terroristes arrêtés".
Le 29 mars, selon le texte, des agents de la police de l'air et des frontières ont appréhendé à l'aéroport international de Dakar "deux ressortissants marocains supposés liés à l'Etat islamique (EI)", groupe jihadiste ayant pris en 2014 le contrôle de vastes régions en Irak et en Syrie mais ayant, depuis, subi d'importants revers.
Les deux Marocains, dont les identités n'ont pas été précisées, venaient d'un camp de réfugiés en Turquie "recueillant en majorité des Syriens", a expliqué la police.
Ils "ont déclaré qu'ils se sont identifiés en Turquie comme étant des ressortissants syriens" mais ils ont "réfuté toute appartenance à un groupe terroriste, toute fréquentation de zone de combats, notamment la Syrie et l'Irak, tout entraînement physique ou au maniement des armes", a-t-elle précisé.
Le Nigérian, suspecté d'être un recruteur pour le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, a, lui, été appréhendé le 1er avril à sa sortie de l'ambassade de son pays à Dakar, selon le communiqué, sans non plus révéler son identité.
De même source, il est "connu des services de renseignement" de son pays "pour terrorisme" et revenait de Mauritanie "où il a séjourné des mois" et "serait (venu) à Dakar dans le seul but de recruter des terroristes pour le compte de Boko Haram".
D'après le communiqué, "le procureur de la République a été avisé et les enquêtes se poursuivent" concernant ces dossiers.
Ces arrestations ont été rapportées mercredi par plusieurs médias locaux, dont le journal privé Le Quotidien, généralement bien informé sur les affaires judiciaires, selon lequel le procureur "a ordonné la poursuite des enquêtes, qui peuvent durer plusieurs jours". A ce jour, indique ce journal, "une dizaine de présumés terroristes" sont détenus au Sénégal.
En février, la police sénégalaise avait annoncé l'arrestation de deux Maliens liés à l'attentat jihadiste contre la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam en mars 2016 (19 morts), revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).