Plus de 1.600 personnes, souvent des inconnues, se sont inscrites pour la présidentielle du 19 mai prochain, scrutin au cours duquel les Iraniens doivent élire le successeur de l'actuel président modéré Hassan Rohani.
Le Conseil des Gardiens de la constitution, une sorte de conseil constitutionnel contrôlé par les religieux conservateurs, doit toutefois approuver d'ici le 27 avril les candidats finalement retenus pour la course.
Voici les principaux candidats:
Le président sortant Hassan Rohani
Hassan Rohani, âgé de 68 ans, a beaucoup fait pour maintenir l'alliance des modérés et réformistes, qui lui avait permis sa victoire en 2013. Il a aussi stabilisé l'économie, malgré un bilan mitigé, et surtout conclu l'accord nucléaire historique avec les grandes puissances, ce qui a permis de mettre fin à plus de douze ans de crise et d'obtenir la levée d'une partie des sanctions internationales contre le pays.
Mais de nombreux Iraniens estiment que les promesses de l'accord nucléaire ne se sont pas réalisées. Les conservateurs accusent M. Rohani d'avoir été dupé par les Occidentaux, en particulier les Etats-Unis, qui n'ont pas permis, en maintenant certaines sanctions, un retour de l'Iran au sein de l'économie internationale.
Ebrahim Raissi
A 56 ans, Ebrahim Raissi est un pur produit du système conservateur et un proche du guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei, qui l'a nommé en 2016 à la tête de la puissante Fondation de charité Astan Qods Razavi. Ce religieux qui a passé de nombreuses années au sein du pouvoir judiciaire a peu d'expérience politique.
Dans sa première déclaration après son inscription, il a mis l'accent sur l'aide aux plus pauvres, notamment pour résorber le chômage. Certains voient en lui un possible successeur du guide suprême et se demandent pourquoi il a pris le risque d'une éventuelle défaite politique lors de la présidentielle.
Mahmoud Ahmadinejad
L'ancien président ultraconservateur (2005-2013) Mahmoud Ahmadinejad, âgé de 61 ans, a surpris tout le monde en s'inscrivant pour la présidentielle malgré l'avis contraire du guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei. Il a toutefois affirmé que son objectif était "seulement" de soutenir la candidature de son protégé Hamid Baghaie. .
Les conservateurs l'ont durement attaqué après son inscription, certains affirmant même qu'il avait "signé sa mort" politique.
Sa présidence avait été marquée par la crise nucléaire et sa rhétorique contre Israël et sur l'Holocauste.
Hamid Baghaie
Hamid Baghaie, âgé de 48 ans, a été vice-président de Mahmoud Ahmadinejad mais aussi chargé de l’Organisation du tourisme. Il a été emprisonné pendant sept mois en 2015 mais les raisons de son emprisonnement n'ont pas été données.
Il a affirmé être "indépendant" en annonçant sa candidature. Il est perçu comme l'homme de l'ex-président Ahmadinejad, avec qui les conservateurs ont largement pris leur distance.
Mohammad Bagher Ghalibaf
L'actuel maire de Téhéran, âgé de 55 ans, est l'une des cinq personnalités choisies par les conservateurs pour représenter ce camp au scrutin présidentiel.
Il a déjà échoué à deux reprises lors de précédentes présidentielles, notamment en 2013 lorsqu'il est arrivé second derrière Hassan Rohani. Il se présente comme un gestionnaire. Il a promis de créer "cinq millions d'emplois et de multiplier par deux et demi les revenus" des Iraniens s'il était élu.
Es-hagh Jahanguiri
La candidature du 1er vice-président de Hassan Rohani est une surprise. Agé de 60 ans, ce réformateur est un proche du président Rohani, dont il défend le bilan. Sa candidature pourrait être une manière de se positionner pour la présidentielle de 2021. Elle peut aussi être une éventuelle alternative si jamais M. Rohani est disqualifié par le Conseil des Gardiens de la constitution.