Ces barrages étaient en effet essentiellement controlés par des hommes. De même les milices, fers de lance du génocide étaient essentiellement composées d'hommes.
Parmi la vingtaine de personnes condamnées à mort et fusillés en avril 1998 au Rwanda pour leur participation essentielle au génocide, figurait une femme. Le TPIR a mis en accusation 90 personnes dont une seule femme, Pauline Nyiramasuhuko, ancienne ministre de la famile et de la promotion féminine, notamment accusée d'avoir incité aux viols.
Mme Uwamwezi est également accusée de port d’arme illégal, de planification du génocide et d’assassinat, selon la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands lacs (LDGL), un collectif basé à Kigali.
Elle est par ailleurs poursuivie pour avoir refusé d’accueillir sous son toit des enfants tutsis qui étaient alors pourchassés.
Lors de sa première comparution dimanche dernier, elle a nié avoir refoulé ces enfants, affirmant qu’elle les avait reçus avec leur mère Marie Mukarwego dans la nuit du 6 au 7 avril 1994 et qu’ils étaient repartis 3 jours plus tard. Selon son récit, ils ont quitté d’eux-mêmes son domicile parce qu’ils avaient peur des miliciens Interahamwe qui venaient les chercher.
Trois témoins à charge ont cependant soutenu que l’accusée avait bel et bien refoulé ces personnes, ce qui a été contesté par deux témoins à décharge.
Uwamwezi comparaît avec son père Sylvain Muhizi et deux de ses frères.
Les juridictions gacacas (prononcer gatchatcha) sont chargées de juger la plupart des responsables présumés du génocide de 1994 qui a fait, selon Kigali, près de 800.000 tués, essentiellement au sein de la communauté tutsie.
Inspirés des anciennes assemblées lors desquelles les sages du village réglaient des différends, assis sur la gazon (gacaca, en langue rwandaise), ces tribunaux ne sont pas animés par des juristes mais par des personnes choisies parmi la communauté, en raison de leur probité.
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