Le gouvernement malien a convoqué pour le 9 juillet un référendum sur un projet de révision de la Constitution, qui intègre notamment des dispositions clés de l'accord de paix de 2015, selon un communiqué diffusé dans la nuit de mercredi à jeudi.
Cette révision de la Constitution de 1992, la première depuis 25 ans, vise notamment à "mettre en œuvre certains engagements de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali" signé en mai-juin 2015, et prévoit également la création d'un Sénat et d'une Cour des comptes, selon le communiqué du Conseil des ministres. La convocation de ce référendum intervient à un moment où la communauté internationale manifeste de plus en plus ouvertement son impatience envers les signataires de l'accord de paix - dont le gouvernement - face aux retards accumulés dans son application.
Parmi les dispositions de l'accord qui doivent être incorporées à la Constitution figure la création dans les cinq régions administratives du Nord d'Assemblées dotées de pouvoirs importants, élues par la population.
Les élections municipales, précédent scrutin au Mali, avaient dû être reportées à plusieurs reprises, pour finalement se tenir en novembre 2016 sur une partie seulement du territoire en raison des violences dans le pays, en particulier dans le Nord. Le projet de révision constitutionnelle a été adopté en mars en Conseil des ministres et approuvé la semaine dernière par l'Assemblée nationale.
La campagne référendaire se déroulera du 23 juin au 7 juillet, selon le communiqué. "Le bulletin de vote de couleur blanche correspond au +Oui+ et le bulletin de vote de couleur rouge au +Non+", selon le texte.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dont le mandat s'achève en 2018, a désigné en avril un nouveau gouvernement dirigé par Abdoulaye Idrissa Maïga, son directeur de campagne lors de l'élection de 2013. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée. Les jihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature de l'accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.
Mali : un référendum en juillet sur l'accord de paix en panne
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