L'opposition vénézuélienne a annoncé mercredi une marche de soutien à la procureure dissidente Luisa Ortega, menacée en raison de ses critiques par le pouvoir du président Nicolas Maduro.
Lors de cette marche, les manifestants tenteront de parvenir jusqu'au siège du Parquet, dans le centre de Caracas, a déclaré lors d'une conférence de presse le député Simon Calzadilla au nom de la Table de l'union démocratique (MUD), la coalition de l'opposition.
Jusqu'à présent, chaque fois que des défilés de l'opposition ont essayé d'entrer dans le centre de la capitale, ils ont été bloqués par les forces de sécurité.
En quelques semaines, Mme Ortega s'est affirmée comme une voix dissidente dans le camp chaviste (du nom de Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013).
Auparavant considérée comme fidèle au pouvoir, elle est désormais considérée par les chavistes comme une "traîtresse" après avoir multiplié les critiques, notamment contre le projet d'assemblée constituante de M. Maduro.
Elle a face à elle deux institutions de poids: la Cour suprême (TSJ), accusée par l'opposition de servir les intérêts du président, et l'armée, qui affiche son soutien inconditionnel à M. Maduro.
La Cour suprême a autorisé mardi l'ouverture de poursuites contre Mme Ortega pour "fautes graves".
Lors de sa marche de jeudi, l'opposition a annoncé qu'elle soutiendra Mme Ortega et aussi qu'elle réclamera l'ouverture d'une enquête contre le ministre de l'Intérieur, le général Nestor Reverol, pour "crimes contre l'humanité" commis selon elle par des militaires et des policiers au cours des manifestations anti-Maduro.
Depuis le lancement le 1er avril d'une campagne de manifestations presque quotidiennes contre le pouvoir, 74 personnes ont été tuées en deux mois et demi et environ 1.500 ont été blessées.
La marche de jeudi à Caracas sera accompagnée de mobilisations dans tout le Venezuela pour une journée qui devrait ouvrir la "phase décisive" de la campagne de manifestations contre M. Maduro, a déclaré le député Freddy Guevara, vice-président du Parlement, où l'opposition est majoritaire.