Pékin a ordonné aux grandes entreprises technologiques chinoises de faire le ménage sur internet en fermant les sites qui publient des informations politiquement sensibles.
L'Administration chinoise du cyberespace (ACC) a réuni cette semaine les géants du web Baidu, Sohu, Tencent, Netease et Phoenix pour leur signaler des "mauvaises informations" diffusées sur le net.
Parmi les violations répertoriées mercredi par les autorités figurent de mauvaises interprétations des directives du pouvoir, des fausses nouvelles, des déformations de l'histoire du Parti communiste chinois, des plagiats de photos et des défis à l'ordre public.
Les groupes concernés doivent "immédiatement mettre en œuvre un nettoyage spécifique et une rectification", a indiqué l'ACC dans une déclaration.
Parmi les exemples fournis par l'administration figure un article diffusé sur Baijia, une plateforme de Baidu, expliquant que la politique du gouvernement est à l'origine de la hausse des prix de l'immobilier. "Une attaque irresponsable", selon l'ACC.
L'organisme a également accusé Tencent d'avoir permis la diffusion d'un article intitulé "Un avion chinois s'écrase sur un porte-avions américain, tuant trois soldats", qui s'est avéré être le scénario d'une émission de télévision.
La Chine a mis en place une "grande muraille" cybernétique qui censure les contenus dérangeants pour le régime communiste. Une réglementation en vigueur depuis l'an 2000 oblige les sites internet à "s'assurer de la légalité de toute information" diffusée.
Les censeurs sont passés à la vitesse supérieure depuis la mort la semaine dernière du dissident Liu Xiaobo, afin de bloquer les hommages au prix Nobel de la paix 2010, selon un rapport du Citizen Lab de l'Université de Toronto (Canada). Mots et images associés à lui sont systématiquement purgés.
Mais des internautes disposant d'un réseau privé virtuel (VPN), qui permet de contourner la censure, sont parvenus à diffuser des hommages à l'opposant sur Twitter et Facebook, deux réseaux sociaux bloqués en Chine.