Au menu de ce tour d’horizon, la remise aux autorités de Kinshasa d’un chef rebelle poursuivi pour crimes contre l’humanité, un plaidoyer de la société civile ivoirienne pour la prise en charge des victimes de viols durant la crise post-électorale de 2010-2011 et un décryptage de la première partie des auditions publiques, en Tunisie, devant l’Instance Vérité et Dignité (IVD).
Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par les autorités congolaises en janvier 2011. Le chef rebelle Sheka Ntabo Ntaberi, poursuivi pour crime contre l'humanité et viols massifs avec sa milice en 2010, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a été remis aux autorités de Kinshasa le vendredi 4 août. Commandant de la milice Nduma Défense du Congo (NDC), Sheka s'était rendu le 26 juillet auprès des Casques bleus de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) dans le Nord-Kivu et était détenu à Goma, capitale de cette province troublée. L'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a souhaité que les autorités congolaises, avec le soutien des Nations unies, garantissent la sécurité de Sheka en détention pour qu'il soit traduit rapidement en justice et jugé « au cours d'un procès équitable et crédible ».
Fosses communes au Mali
Au Mali, la Mission locale des Nations unies (MINUSMA) a fait savoir le samedi 5 août qu’elle enquêtait sur l'existence de fosses communes et sur de nombreuses accusations de violations des droits de l'homme par des groupes armés dans le nord du pays. La Mission a indiqué que ses enquêteurs avaient pu constater l’existence, dans la région de Kidal, de tombes individuelles et de fosses communes, mais sans être en mesure d’établir pour le moment le nombre de personnes enterrées et les circonstances de leur décès. Un accord de paix censé ramener la paix dans le nord malien a été signé en mai - juin 2015 par le gouvernement et différents groupes armés mais il n’a cessé d’être violé depuis.
Viols en 2010-2011 en Côte d’Ivoire
A Abidjan, la présidente de l'Organisation des femmes actives de Côte-d’Ivoire (OFACI), Fanta Doumbia, plaide en faveur de la prise en charge psychologique et médicale des femmes violées pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Une tâche délicate car, comme le rappelle cette activiste, il s’agit de crimes que même certaines victimes n’osent pas dénoncer dans la société ivoirienne. Pour Fanta Doumbia, dont l’organisation a recensé 71 cas de viols perpétrés durant cette période, cette prise en charge s’impose préalablement à tout processus d’indemnisation proprement dite.
Silence des tortionnaire en Tunisie
En Tunisie, l’Instance Vérité et Dignité (IVD) se trouve aujourd’hui à mi-parcours de ses auditions publiques. Malgré les critiques, cette commission chargée de faire la lumière sur près de 60 ans de violations des droits de l’homme, a réussi à faire parler des témoins ou victimes de situations parfois bouleversantes .Comme le souligne Olfa Belhassine, correspondante de JusticeInfo à Tunis, ces récits ont souvent laissé, parmi les Tunisiens, un sentiment de culpabilité et de honte, malgré le silence assourdissant des tortionnaires.