Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a affirmé dimanche que la justice sera "implacable" envers les groupes armés qui ravagent le pays en toute impunité, à l'occasion de la fête de l'indépendance du 13 août.
"Je demande aux groupes armés d'arrêter toutes les hostilités, conformément à leurs engagements", a déclaré le président Faustin-Archange Touadéra dans un discours aux Centrafricains à Bangui, fêtant sans fastes le 57ème anniversaire de l'indépendance du pays qui peine à sortir du conflit provoqué en 2013 par la prise de pouvoir par la rébellion de la Séléka.
"Je demande au commanditaires des crimes d'arrêter leurs machinations et artifices coupables, car la justice sera implacable", a-t-il martelé, renouvelant des appels déjà exprimés depuis plusieurs mois à "zéro impunité" envers les groupes armés.
Une Cour Pénale Spéciale (CPS), qui doit instruire et juger les multiples crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commis en Centrafrique depuis 2003, devrait commencer son travail d'enquête vers octobre 2017.
Depuis plusieurs mois, la Centrafrique est en proie à un regain de violences, dans le centre (Bangassou en mai, Bria en juin, Kaga-Bandoro en juillet), et dans l'est (Zémio en juin).
Des tueries ont fait au moins 60 morts depuis début juillet de Bangassou et Gambo (sud-est) à Ngaoundaye (nord-ouest) en passant par Alindao (sud).
Les groupes armés "ont proliféré, imposant de facto une partition (du pays) et faisant de la prédation économique (notamment l'or et le diamant) un élément central de leur stratégie", explique dans un rapport publié début août l'ONG Enough Project qui cartographie quatorze milices et quatre groupes politico-militaires.
La célébration du 57ème anniversaire de l'indépendance de la Centrafrique a été célébrée ce dimanche dans Bangui par des danses traditionnelles, des concerts de musiciens locaux mais aussi de la star de la musique congolaise Fally Ipupa.
La capitale centrafricaine est épargnée par les violences qui touchent le reste du pays.
La Centrafrique peine à sortir du conflit entamé avec le renversement en 2013 du président Bozizé par l'ex-Séléka, entraînant une contre-offensive des anti-Balaka.
L'intervention militaire de la France (opération Sangaris, 2013-2016) et le déploiement de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca, 12.500 hommes) ont d'abord considérablement réduit les violences, mais les groupes armés ont progressivement repris leurs activités depuis le départ de Sangaris.